Comment la Tunisie a renoué avec les marchés internationaux

L’emprunt obligataire émis par le pays a attiré de nombreux investisseurs. Pour le ministre des Finances, c’est le signe que les marchés ont été convaincus par la transition politique.

Hakim Ben Hammouda est le ministre de l’Économie et des Finances de la Tunisie. © Nicolas Fauqué pour AM

Hakim Ben Hammouda est le ministre de l’Économie et des Finances de la Tunisie. © Nicolas Fauqué pour AM

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 5 février 2015 Lecture : 2 minutes.

La Tunisie a renoué avec les marchés internationaux. Le 27 janvier, le pays a émis un emprunt obligataire de 1 milliard de dollars (891 millions d’euros) sur dix ans. « C’est un gros succès, à la fois eu égard aux offres reçues de la part des 277 investisseurs [4,3 milliards de dollars] et à leur qualité », explique Hakim Ben Hammouda, le ministre de l’Économie et des Finances, qui se félicite également du taux d’intérêt (5,875 % par an). Le pays, qui espérait initialement lever 750 millions, n’avait pas émis ce type d’emprunt en dollars depuis 2002.

Pour le ministre, la réussite de l’opération marque la reconnaissance par le monde financier du succès de la transition politique. Les atermoiements actuels autour de la nomination d’un nouveau gouvernement ont certes marqué les esprits, mais sans inquiéter outre mesure. « Le fait que j’ai été, lors des présentations aux investisseurs, à la fois en contact avec Mehdi Jomâa [l’ancien Premier ministre de la transition] et Habib Essid [le nouveau chef du gouvernement] a rassuré », explique Hakim Ben Hammouda, sans cacher les grands défis auxquels son pays est confronté.

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Inquiétude

Lors de la tournée qu’il a effectuée avec le vice-gouverneur de la Banque centrale – sept villes, de Los Angeles à Munich, en une dizaine de jours -, la réduction du déficit budgétaire, la maîtrise de l’inflation, le début des réformes bancaires et la réorientation des subventions ont été mis en avant. Mais le niveau très élevé du déficit courant (8,3 % du PIB en 2014, selon l’agence Fitch Ratings) et, surtout, la faiblesse de la croissance (2,8 % en 2014, selon le Fonds monétaire international) couplée à la persistance d’un chômage élevé demeurent des sources majeures d’inquiétude.

La Tunisie, dont les financements reposaient jusqu’à présent sur le marché interne, les bailleurs et les emprunts garantis par les États-Unis et le Japon, entend se manifester à nouveau rapidement auprès des marchés. Un emprunt islamique de 500 millions de dollars, prévu fin 2014 mais reporté pour des raisons juridiques, devrait être proposé au troisième trimestre 2015. En attendant un retour dès 2016 sur le marché des eurobonds.

>>> Lire aussi : La Tunisie va émettre 1,75 milliard de dollars d’obligations souveraines en 2015

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