À Lomé, Ecobank condamné à payer 8,7 millions d’euros à Thierry Tanoh

Après Abidjan, c’est au tour du Tribunal du travail de Lomé de condamner Ecobank, cette fois dans le cadre d’une procédure pour licenciement abusif. Le groupe bancaire basé au Togo devra payer 5,7 milliards de FCFA à son ancien directeur général.

Présent dans 36 pays africains, le siège d’Ecobank est au Togo. © Michel Aveline/JA

Présent dans 36 pays africains, le siège d’Ecobank est au Togo. © Michel Aveline/JA

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Publié le 3 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Mise à jour du 03 février 2015 à 21h53CET : ajout de la réaction d’Ecobank par communiqué de presse.

La décision est tombée le 3 février, comme prévu. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique auprès de plusieurs sources, le Tribunal du travail de Lomé (Togo) a condamné Ecobank dans le cadre d’une procédure pour rupture abusive de contrat menée par Thierry Tanoh à l’encontre du groupe bancaire panafricain. L’Ivoirien, secrétaire général adjoint de la Présidence ivoirienne depuis septembre 2014, avait été débarqué de son poste de directeur général d’Ecobank en mars 2014, après une longue crise de gouvernance.

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Ecobank a « fait immédiatement appel » et « demandera sursis à exécution ».

Ecobank devra payer à son ancien directeur général 5,7 milliards de FCFA (8,7 millions d’euros), un montant très important même s’il est inférieur à celui demandé par le plaignant.

Joint par Jeune Afrique au téléphone, Martial Akakpo, avocat d’Ecobank, a précisé que « Ecobank a fait immédiatement appel » et « demandera sursis à exécution ». La condamnation est en effet immédiatement exécutoire à hauteur de 50% du montant.

Arbitrage

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« Il faut savoir qu’Ecobank ne s’est pas défendu sur le fond. Mon client a en effet plaidé l’incompétence du tribunal en vertu de la clause d’arbitrage contenu dans le contrat de travail de Mr Tanoh avec Ecobank », a souligné Martial Akakpo. « Le tribunal s’est jugé compétent malgré cela et a condamné mon client. »

L’avocat d’Ecobank a précisé à Jeune Afrique qu’une procédure arbitrale CCI avait été enclenchée à Londres par Ecobank fin 2014.

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2ème condamnation

Le 15 janvier dernier, Ecobank avait été condamné (de manière solidaire avec le sud-africain PIC et son dirigeant Daniel Matjila) par le Tribunal de Commerce d’Abidjan à verser 7,5 milliards de FCFA (environ 11 millions d’euros) à Thierry Tanoh, dans le cadre d’une procédure pour diffamation. Le groupe avait annoncé son intention de faire appel de cette décision, la considérant « dépourvue de tout fondement ».

Signaux négatifs

« Ces décisions incroyables des tribunaux de Côte d’Ivoire et du Togo représentent des dommages auto-infligés du fait des signaux négatifs percutants qu’ils projettent à l’égard du monde des affaires. Les effets de telles décisions ne peuvent qu’être dissuasifs pour l’investissement local et étranger dans ces deux pays. Elles posent pour n’importe quelle entreprise commerciale de profondes interrogations quant à l’indépendance ou l’objectivité des décisions de justice dont elles pourraient faire l’objet en cas de différends, a affirmé le groupe panafricain dans un communiqué de presse diffusé le 3 février en début de soirée. Le conseil d’administration de ETI tiendra une réunion extraordinaire la semaine prochaine afin d’examiner les options dont dispose l’institution au regard de ces décisions. »

D’après le Financial Times, citant une source anonyme au sein de la banque, le déménagement du siège du groupe Ecobank hors du Togo sera évoqué lors de ce conseil. Joint par Jeune Afrique, Richard Uku, porte-parole du groupe bancaire, n’a ni confirmé, ni démenti cette hypothèse.

>>>>> Lire aussi : Thierry Tanoh ou l’art de la contre-attaque

Baudelaire Mieu, à Abidjan, et Frédéric Maury

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