Maroc : un an après son lancement à Casablanca, Uber voit grand
Le 21 juillet 2015, Uber s’installait au Maroc. Après des débuts difficiles, le géant américain se lance désormais dans la diversification de son offre et envisage l’avenir sereinement.
Depuis le 3 juillet, le leader des applications VTC, Uber Maroc, étend son offre aux petits taxis. Les Casablancais peuvent maintenant faire appel à Uber X, un service de taxis triés sur le volet, à 16 dirhams minimum la course, deux fois plus cher que les taxis ordinaires (7,50 dirhams). « Nous offrons à nos clients un service sécurisé, rapide (5 minutes d’attente) et surtout personnalisé. Il ne faut pas oublier que les autres taxis peuvent prendre 2 à 3 personnes dans la même course », explique Meryem Belqziz, directrice générale d’Uber Maroc.
A 36 ans, cette Marocaine dirige la filiale de l’entreprise californienne à Casablanca depuis que celle-ci a été lancée en juillet 2015. Lauréate de l’ESCP Europe, elle a démarré sa carrière dans la banque d’affaires, à la Société générale puis chez Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC), avant de migrer vers le conseil au sein de Boston Consulting Group (BCG).
Le grand carambolage
En la sollicitant pour diriger leur filiale marocaine, les dirigeants d’Uber lui précisent que leur première implantation en Afrique francophone aura lieu à Casablanca. Malgré ses 14 800 taxis, sa ligne de tramway qui dessert les extrémités est et sud-ouest de la ville, ses 866 autobus, sans parler de la myriade de transporteurs informels, Casablanca n’arrive pas à régler ses problèmes de circulation. Avec quatre millions d’habitants, elle ne cesse de s’agrandir au rythme des nombreux projets économiques qui y sont prévus et conformément à sa vocation prochaine de capitale africaine de la finance.
Le 21 juillet 2015, Uber Maroc démarre la phase de test. Comme dans chaque nouveau pays où il s’est implanté, le leader des VTC est très vite conspué par les taxis casablancais qui l’accusent de concurrence déloyale. Désarmées face à ce nouveau mode de transport, les autorités de la ville lui ordonnent de cesser son activité au motif que son exercice se fait sans autorisation. « Or nous sommes une société technologique qui se limite à une activité d’intermédiation entre un chauffeur qui a une licence de transport et un client », explique la directrice d’Uber Maroc. C’est Uber Pop, le service low cost qui met en relation les clients avec des particuliers conduisant leur propre véhicule, qui a semé la confusion. Or depuis le début de son activité, Uber Maroc a choisi de se baser sur les services de transporteurs touristiques ayant déjà une licence.
Cap sur Uber Green
Un an après l’installation d’Uber, les esprits se sont visiblement calmés et la société californienne se dit même satisfaite de son projet marocain. Le premier service qu’elle a lancé, Uber Select, compte 5000 utilisateurs réguliers (2 à 3 fois par semaine). Il s’agit de jeunes citadins de la classe moyenne, adeptes des nouvelles technologies et qui préfèrent payer 31,50 dirhams la course minimale dans une voiture haut de gamme plutôt que d’attendre interminablement un taxi. Et pas uniquement des casablancais. La société souligne que son public, plus large, est composé de 57 nationalités, comme dans toutes les grandes métropoles où elle est active.
Pour ses prochaines implantations au Maroc, Uber reste discret. Ses débuts difficiles à Casablanca et ses multiples mésaventures en Europe lui ont visiblement appris à rester prudent sur ses ambitions. La société annonce cependant qu’elle lancera un nouveau service à Marrakech, à l’occasion de la Cop 22, prévue du 7 au 18 novembre. Uber Green permettra aux participants à la conférence et aux habitants de la ville ocre de se déplacer en voiture électrique pendant cette période, en adéquation avec l’esprit du développement durable. Ce service a été élaboré en partenariat avec le groupe français Derichebourg, opérateur multi-services dans le domaine de l’environnement qui s’est installé à Marrakech.
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