Côte d’Ivoire : violentes émeutes à Bouaké contre l’augmentation du prix de l’électricité

Bouaké, capitale du Gbeke et deuxième ville du pays est en ébullition depuis vendredi matin. La cause ? Un vent de protestation contre la hausse des factures d’électricité.

Dans les rues de Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée du pays après Abidjan, le 15 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui pour J.A.

Dans les rues de Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée du pays après Abidjan, le 15 octobre 2015. © Sylvain Cherkaoui pour J.A.

Publié le 22 juillet 2016 Lecture : 1 minute.

Bouaké, ex-fief de la rébellion qui a secoué le pays de septembre 2002 à octobre 2010, ne trahit pas son statut de ville rebelle. Dans la journée du vendredi 22 juillet, les habitants de la ville sont sortis dans la rue pour protester contre la hausse des factures d’électricité avant d’assiéger une agence de la compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), filiale du groupe français Eranove, en charge de la commercialisation et de la distribution de cette ressource dans le pays.

La manifestation a dégénéré dans la violence avec pour corollaire le saccage et l’incendie de l’agence de la CIE. Puis l’émeute s’est déportée en centre-ville ou l’agence de Nsia Bank a été pillée et saccagée. « Le gouvernement nous a démontré qu’il ne peut pas régler ce problème de facture d’électricité. Donc nous prendrons nos responsabilités », a expliqué par téléphone à Jeune Afrique Hassan Koné, un habitant de Bouaké.

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Les organisations de consommateurs ont pour leur part déploré, dans un communiqué commun, la présence d’individus « profitant de nos actions pacifiques de mécontentement » pour semer « le désordre » et procéder à « des casses et à des pillages ». « Nous nous insurgeons contre ces hors-la-loi et ces comportements inciviques. Nous demandons au Gouvernement de mettre aux arrêts tous les fauteurs de trouble. »

Plusieurs morts et blessés

Débordées, les autorités hésitaient à faire sortir les militaires dans la rue, les forces de sécurité classiques – gendarmes et policiers – semblant être débordées. Le bilan provisoire fait état de plusieurs blessés et de trois morts dont un élément des forces de sécurité. Joints au téléphone, ni le ministère de l’Intérieur le commandement supérieur de la gendarmerie ne confirment ce bilan.

Dès la résurgence de la grogne populaire, en début de journée, le Rassemblement des Républicains (RDR, pouvoir) avait publié un communiqué demandant à ses militants d’assurer la sécurité et la protection des bureaux de la CIE dans tout le pays.

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