Angola : « Le renoncement à l’aide du FMI est mal perçu par le marché »

Le 30 juin, le FMI a annoncé que l’Angola abandonnait sa demande de soutien financier, lancée en avril 2016. Cette décision surprenante s’explique tout d’abord par le rebond des prix du pétrole ­– dont le cours moyen depuis le 1er avril a atteint 46 dollars le baril.

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  • Victor Lopes

    Victor Lopes est économiste senior à Standard Chartered Bank.

Publié le 4 août 2016 Lecture : 1 minute.

Une composante politique peut aussi expliquer ce choix, à un an de la prochaine élection présidentielle. Une frange du parti au pouvoir est en effet opposée à l’intervention du FMI. Le gouvernement a probablement préféré ne pas redéfinir sa politique économique en échange de ce prêt. D’autant plus que Luanda a d’ores et déjà mis en place un plan d’ajustement budgétaire drastique.

Une décision risquée

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Le taux de change aurait constitué un autre point de désaccord avec le FMI. Malgré plusieurs dévaluations, il reste distordu : l’écart entre le taux officiel du kwanza (167 unités pour 1 dollar) et le taux sur le marché parallèle (600 pour 1 dollar) est significatif. Alors que les fondamentaux macroéconomiques sont dégradés, le marché perçoit de manière négative cette décision, estimant que la non-intervention du FMI est un revers en matière d’évolution vers plus de transparence et d’engagement dans les réformes.

Certes, l’Angola a d’autres prêteurs extérieurs potentiels : la majorité des financements obtenus cette année provient de Chine. L’endettement [près de 60 % du PIB] de l’Angola a augmenté rapidement pour faire face à la baisse des revenus pétroliers, et les marges de manœuvre du pays sont désormais réduites en cas de nouvelle baisse des prix du pétrole. »

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