Fusillade de Munich : zones d’ombre sur les motivations du tueur

La police allemande tentait dimanche de lever les zones d’ombre sur les motivations de l’auteur de la fusillade de Munich, un jeune psychologiquement fragile, fasciné par les tueries de masse, qui, selon des informations de presse, aurait voulu se venger d’un harcèlement à l’école.

Le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä, lors d’une conférence, le 23 juillet 2016. © Daniel Karmann/AFP

Le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä, lors d’une conférence, le 23 juillet 2016. © Daniel Karmann/AFP

Publié le 24 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

Pourquoi est-il passé à l’acte ? A-t-il choisi à dessein ou au hasard les victimes qu’ils a piégées via Facebook et comment s’est-il procuré une arme et un nombre très important de munitions ? Plusieurs questions restent sans réponse.

Âgé de 18 ans, David Ali Sonboly a abattu vendredi soir neuf personnes, pour la plupart des adolescents, dans la capitale de la Bavière (sud), et en a blessé 35, dont 11 grièvement, selon un bilan revu à la hausse dimanche par la police locale.

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Le nombre de blessés légers inclut toutefois aussi des gens qui se sont blessés en tombant dans leur fuite au moment de cette fusillade, qui a semé la terreur dans cette ville du sud de l’Allemagne et poussé la police à déployer 2 300 hommes dans la nuit par crainte, un temps, d’un acte terroriste.

Parmi les morts figurent un Turc, deux Germano-Turcs, deux Allemands, un Hongrois, un Kosovar, un Grec et un apatride, selon le dernier bilan de la police.

Il est établi que ce Germano-Iranien, né de parents arrivés à la fin des années 1990 comme demandeurs d’asile, souffrait de troubles psychiatriques et suivait un traitement à ce sujet.

Vendredi, en début de soirée, il a ouvert le feu sur un groupe de personnes à la sortie d’un restaurant McDonald’s puis dans un centre commercial, avant de se suicider au moment où la police cherchait à l’interpeller.

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Bons de réduction dans un fast-food 

Le jeune homme a tendu un traquenard aux victimes après avoir « piraté » le compte Facebook d’une jeune fille: elles se sont vu promettre des bons de réduction dans un fast-food du centre commercial. « Une manière particulièrement sournoise de procéder », a commenté le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, révélant que l’auteur avait fait l’objet de « harcèlement » de la part de « jeunes de son âge ».

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Selon le quotidien Bild, David Ali Sonboly a été pendant longtemps maltraité à l’école notamment par des Turcs, ce qui pourrait expliquer la présence de plusieurs d’entre eux parmi les victimes et le fait qu’il avait sur Facebook emprunté le compte d’une adolescente turque pour tendre son piège.

Dans un vidéo amateur du tireur, prise lors de la fusillade, celui-ci s’écrie selon Bild, « à cause de vous j’ai été harcelé pendant sept ans! », puis quelques secondes plus tard: « Turcs de merde! ». Il fréquentait une école professionnelle de la ville.

La police va devoir déterminer comment il a pu se procurer son arme, un pistolet Glock 17 au numéro de série limé et les 300 munitions retrouvées sur lui, ce qui suggère que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd.

Un débat s’est déjà engagé en Allemagne sur la nécessité de durcir la législation sur les armes. « Nous devons examiner avec beaucoup de soin si et où il nous faut le cas échéant légiférer », a déclaré M. de Maizière, dans l’édition dominicale du quotidien Bild.

Le jeune homme était obsédé par les tueries de masse. Les enquêteurs ont retrouvé en particulier dans sa chambre des documents sur Anders Behring Breivik, qui avait abattu 77 personnes en 2011. Fait troublant: David Ali Sonboly a agi cinq ans jour pour jour après le massacre en Norvège.

Le jeune homme était amateur de jeux vidéo violents, un élément qui selon M. de Maizière a « joué un rôle » dans cette affaire. Le ministre s’est emporté contre « le nombre insupportable de jeux glorifiant la violence sur l’internet, nocifs pour le développement des jeunes ».

L’Allemagne reste sous le choc après cette tuerie, intervenue quatre jours seulement après une attaque à la hache à bord d’un train dans la même région et dans un contexte de craintes aigües d’attentats en Europe.

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