RDC : la nouvelle loi électorale a été adoptée par le Parlement
L’Assemblée nationale et le Sénat de la RDC ont harmonisé dimanche leurs divergences en adoptant le projet de loi électorale controversé. Mais des incertitudes demeurent et une partie de l’opposition appelle tout de même à une manifestation ce lundi 26 janvier.
Samedi déjà, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, avait annoncé que les députés s’étaient mis d’accord pour supprimer la nouvelle disposition la plus contestée : elle liait l’organisation d’un recensement à celle des élections présidentielle et législatives. Une disposition revue et corrigée vendredi par le Sénat qui a imposé de son côté la "tenue des scrutins dans les délais constitutionnels et légaux".
Après deux jours de concertation au sein de la commission mixte paritaire, députés et sénateurs sont parvenus, dimanche 25 janvier, à un compromis. Celui-ci consiste à la suppression pure et simple de l’incise qui posait problème.
"Nous, députés, nous étions dans l’obligation d’écouter le souverain primaire (…), mais à ne pas écouter les pilleurs de la rue", a déclaré Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, après le vote du texte amendé. Il a également regretté de n’avoir pas été "suffisamment compris par certains compatriotes", soulignant que l’intention des députés n’étaient pas celle de contourner la Constitution pour prolonger le mandat de Joseph Kabila.
>> Vote de la loi électorale et explications d’Aubin Minaku, président de l’Assemblée <<
Un rétropédalage du camp du président congolais Joseph Kabila qui voulait au départ conditionner les élections à l’identification de la population, ouvrant ainsi la voie à un possible report de la prochaine élection présidentielle, prévue pour 2016, permettant ainsi au chef de l’État de se maintenir à son poste au-delà de la fin de son mandat.
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Une loi qui continue de poser une série de questions
Ce retrait a été salué comme une "victoire" par certains opposants au projet de loi. Samy Badibanga, l’un des membres du collectif d’opposants à la loi, a cependant dénoncé dimanche soir les "sous-entendus" et les "ambiguïtés" du texte voté par les parlementaires.
En effet, la loi n’a pas retenu la clause voulue par les sénateurs, qui entendaient coucher noir sur blanc l’obligation d’organiser la prochaine présidentielle dans les délais prévus par la Constitution.
En outre, le nouveau texte supprime la référence à 2015 pour la tenue des élections locales, provinciales et sénatoriales. Selon le schéma retenu par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ces scrutins doivent précéder la présidentielle.
Enfin, la loi lie la tenue des prochaines législatives censées avoir lieu fin 2016 à la réalisation du recensement qui doit commencer cette année.
L’UDPS appelle à la mobilisation
Profitant de ces imprécisions, l’UDPS, parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, a appelé à occuper la rue "pacifiquement" à partir de lundi et jusqu’à ce que le président Kabila quitte le pouvoir.
Certains rêvent toujours de voir les Congolais faire partir Joseph Kabila, comme un soulèvement populaire a chassé Blaise Compaoré en octobre dernier au Burkina Faso.
La journée devrait constituer un test de la capacité de mobilisation de ce parti. L’UDPS est en effet divisée entre ceux qui, comme Samy Badibanga, ont accepté de jouer le jeu des institutions après les élections de 2011, et ceux qui comme Étienne Tshisekedi dénient toute légitimité au Parlement et au président actuels.
(Avec AFP)
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