Côte d’Ivoire : L’Éléphant déchaîné cambriolé, son directeur inquiet pour son intégrité physique
Les bureaux du journal satirique d’investigation ivoirien, L’Éléphant déchaîné, ont été cambriolés dimanche par des individus encore non identifiés. Selon son directeur général, Assalé Tiémoko, plusieurs documents compromettants pour certaines personnalités ivoiriennes ont été emportés.
« Nous étions sur trois enquêtes dont une impliquait des hautes personnalités de l’État, l’autre la filière café-cacao et la troisième concernait une banque de la place », a confié le directeur de l’Éléphant déchaîné à Jeune Afrique. Assalé Tiémoko estime que les trois affaires ont un lien connexe avec le cambriolage.
Les cambrioleurs n’ont touché à aucun objet de valeur mais ont emporté plusieurs documents internes à l’entreprise : « Tout ce qui avait trait aux statuts de l’entreprise, nos références bancaires, etc., ils sont partis avec. Sans doute veulent-ils savoir qui sont nos actionnaires. »
Zone d’ombre
Selon une source locale, les raisons du cambriolage pourraient également être liées aux activités politiques d’Assalé Tiémoko. Le journaliste a émis le vœu de se porter candidat indépendant aux prochaines législatives ivoiriennes dans la circonscription de Tiassalé. Mais le principal intéressé réfute cette hypothèse. « Je ne me suis pas encore porté candidat et les documents dérobés avaient trait aux trois enquêtes que nous sommes en train de mener », se défend-t-il.
Les locaux de l’Éléphant déchaîné se situent dans la commune résidentielle de Cocody à Abidjan, où il paraît de prime abord difficile de commettre un cambriolage au vu du niveau de sécurité dans la zone. Trois unités de la police, dont la criminelle, la police judiciaire et la division scientifique sont saisies de l’affaire et une enquête est en cours pour identifier les auteurs afin d’éclaircir les zones d’ombre.
Acharnement
« C’est la première fois que le journal est victime de cambriolage, mais il y a eu plusieurs tentatives contre ma personne », a précisé Assalé Tiémoko, indiquant qu’il se sentait en danger de mort. « Je me sens de plus en plus persécuté, menacé dans mon intégrité physique. En deux ans, j’ai été obligé de déménager trois fois. Ma famille, mes enfants, tout le monde est perturbé. » Un acharnement qui pourrait s’expliquer, selon lui, par le ton très critique du bihebdomadaire. Quoi qu’il en soit, Assalé Tiémoko assure que son journal poursuivra ses investigations jusqu’au bout.
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