Mauritanie : le sommet de la Ligue arabe écourté et boudé par les chefs d’État
La Ligue arabe a achevé lundi 25 juillet à Nouakchott son sommet consacré aux crises et à la sécurité dans le monde arabe.
Prévu sur deux jours, ce sommet aura finalement été condensé en un seul, et n’aura vu siéger que six chefs d’État en plus de leur homologue mauritanien, l’Arabie saoudite et l’Égypte s’étant désistées. L’agenda initial comportait plusieurs questions, dont la sécurité dans le monde arabe, ainsi que le projet d’une force commune à cet ensemble de pays où les foyers de tensions sont nombreux : Libye, Irak, Yémen, Syrie, territoires palestiniens…
« Agendas chargés »
Sur les 22 membres de l’organisation, certains ont manqué à l’appel. Les émirs du Qatar, du Koweït, les présidents du Yémen, du Soudan, des Comores, de Djibouti ont fait le déplacement en Mauritanie, reçus par le chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz. D’autres pays, comme le Maroc et la Tunisie, ont été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères.
Le sommet s’est déroulé en présence du Tchadien Idriss Déby Itno, invité en tant que président en exercice de l’Union africaine (UA) et du groupe dit G5 Sahel. Initialement annoncés, le roi Salmane d’Arabie saoudite était absent pour des « raisons de santé », et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président sortant de la Ligue arabe, n’est pas venu pour cause d’ »agenda intérieur chargé », a confié à l’AFP une source au sein de la Ligue arabe.
Le sommet, qui devait se dérouler sur deux jours, les 25 et 26 juillet, ne s’est finalement tenu que lundi en raison des « agendas chargés des chefs d’État présents », a précisé une source diplomatique mauritanienne.
Condamnation des interventions de l’Iran
Dans sa déclaration finale, le sommet de Nouakchott a condamné les interventions de l’Iran dans les affaires intérieures des pays arabes – allusion aux différends entre Téhéran et l’Arabie saoudite, exacerbés par l’exécution par Riyad, en janvier, d’un chef religieux chiite – et les incursions de la Turquie dans le Kurdistan irakien.
Certains diplomates avaient exprimé des craintes quant à des divergences sur ce sujet, comme lors de la réunion, vendredi, des ministres des Affaires étrangères en prélude du sommet, en évoquant un refus de l’Irak de soutenir cette position.
Finalement, a affirmé à l’AFP une source au sein de l’organisation, les dirigeants ont réussi à convaincre l’Irak de ne pas s’y opposer.
En revanche, la motion contre les incursions turques dans le Kurdistan irakien n’a pas figuré dans le texte final du sommet en raison de l’opposition de quatre pays arabes dont le Qatar et l’Arabie saoudite, a-t-on indiqué.
Force arabe
Rappelant l’engagement des dirigeants à s’unir face au terrorisme, le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Égyptien Ahmed Aboul Gheit a affirmé que la question de la force arabe décidée pour le combattre demeurait à l’ordre du jour.
« Une note secrète a été faite à ce sujet aux ministres concernés et le secrétariat général de la Ligue arabe poursuivra son action trouver un accord définitif à son sujet », a indiqué Ahmed Aboul Gheit.
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