Richard Bielle : « CFAO et Toyota Tsusho Corporation sont très complémentaires »
Quatre ans après la reprise de CFAO par Toyota Tsusho Corporation (TTC), Richard Bielle, le président du directoire du groupe, revient sur l’arrivée des Japonais au sein de ce fleuron du secteur privé français en Afrique.
Pouvez-vous revenir sur le rapprochement entre CFAO et Toyota Tsusho Corporation en 2012 ?
TTC était présent depuis 2000 en Afrique de l’Est et suivait déjà CFAO qui pouvait leur apporter un bon complément de couverture sur l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb. Lorsque l’occasion s’est présentée en 2012, après l’introduction en bourse de notre groupe trois ans plus tôt, ils ont saisi l’opportunité d’entrer à hauteur de 60 % du capital. Aujourd’hui, ils sont actionnaires à hauteur de 97,74 % de CFAO, qui est toujours coté à Paris car les Japonais ont voulu conservé cet ancrage européen.
Quelles ont été les répercussions en matière d’activités pour les deux groupes ?
Nous étions auparavant clients et fournisseurs de plusieurs compagnies japonaises et certaines, comme Isuzu ou Nissan, ont vu un problème dans ce rapprochement. Ils n’ont donc pas renouvelé leurs contrats de distribution avec CFAO. Pour TTC, cela a été l’occasion de découvrir de nouveaux secteurs, comme la branche pharmaceutique ou la grande distribution puisque nous étions alors en discussion avec Carrefour pour démarrer une nouvelle activité. Et je dois dire qu’ils n’ont jamais cherché à mettre un terme à ce développement tout neuf. Ce qui, pour moi, démontre la vision à long terme des Japonais et leur ancrage, à long terme, sur le continent.
Et en termes d’image pour CFAO en Afrique ?
Je dirais qu’elle est devenue plus hybride, autour d’une triple identité, à la fois française, japonaise et africaine. Cela a donné une coloration un peu différente à CFAO au moment où les activités changeaient également. Ce qui a permis de moderniser notre image.
Comment se sont articulés les deux groupes ?
Huit Japonais sont présents dans notre siège français, dont le vice-président du directoire et le vice- directeur financier. Chacun parlant parfaitement français. Ils constituent une interface très utile, tout en laissant notre groupe opérer exactement comme auparavant, dans un parfait climat de confiance. Les Japonais sont plus dans la procédure et nous davantage sur le terrain. Au final, les deux approches sont plutôt complémentaires et permettent le développement de synergies, grâce à une bonne communication. D’ailleurs TTC parle davantage d’alliance que d’acquisition pure.
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