France : un élu porte plainte après avoir reçu une lettre d’insultes racistes

Jean Paul Makengo, élu à Toulouse, dans le sud de la France, a porté plainte après avoir reçu une lettre d’insultes racistes début janvier.

Jean-Paul Mackengo © DR

Jean-Paul Mackengo © DR

Publié le 23 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

"Vis ma vie d’élu NOIR en France !!!". C’est accompagné de cette phrase que Jean Paul Makengo a posté sur sa page Facebook la lettre d’insultes raciste qu’il a reçu au Conseil Régional de Midi-Pyrénnées, où il siège en tant que délégué à la politique de ville. 

 

la suite après cette publicité

Une dizaine de lettres racistes reçues

"Encore", a-t-il pensé en lisant cette lettre. Ancien adjoint au maire PS de Toulouse chargé de la diversité et à la lutte contre les discriminations Jean-Paul Makengo est coutumier de ce genre de message raconte t-il à Jeune Afrique. Il en a reçu près d’une dizaine au cours de son mandat de 2008 à 2014.

"Les lettres de mécontentement font partie de la vie politique. Quand vous êtes amenés à prendre des décisions, il y a toujours des mécontents", décrit l’élu socialiste de 39 ans, originaire de la RDC et arrivé en France à l’âge de 14 ans.

Sauf que contrairement aux messages reçus par ses collègues élus, ceux qui lui étaient adressés étaient teintés de racisme. Jean-Paul Makengo, premier élu noir à la mairie de Toulouse et au Conseil régional, "faisait avec".

la suite après cette publicité

"Je me disais que ça allait s’arrêter"

"Je me disais que c’était parce que j’étais très exposé, que ça allait s’arrêter lorsque j’aurais quitté la mairie".

la suite après cette publicité

Alors, en recevant cette lettre le 10 janvier au Conseil Régional, il a décidé de porter plainte.

>> Lire aussi : Christiane Taubira, ministre de la Justice, victime d’attaques racistes

"Il fallait marquer le coup. Autant je critique les hommes politiques qui tiennent des propos nauséabonds à l’égard des immigrés, autant on ne peut pas laisser les citoyens se déverser sur les hommes politiques comme ça", détaille t-il.

"Mon rôle d’élu c’est aussi de montrer l’exemple" ajoute t-il. "De dire aux citoyens lambdas, qui ont peut-être moins de facilité à porter plainte, à trouver un avocat, qu’il ne faut pas être dans la résignation, surtout dans un moment où l’on voit des ‘célébrités’ légitimer les bêtises de certains", conclut-il en faisant référence au polémiste Eric Zemmour et au dernier roman de l’écrivain Michel Houellebecq.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires