RD Congo : l’Agence nationale de renseignement demande une enquête sur la juge de Lubumbashi

L’Agence nationale de renseignement (ANR) congolaise a démenti mercredi les accusations de la juge Chantale Ramazani Wazuri qui a déclaré avoir subi des pressions pour faire condamner Moïse Katumbi. L’agence a demandé l’ouverture d’une enquête.

Kalev Mutond, l’ancien patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR) en RDC. © DR

Kalev Mutond, l’ancien patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR) en RDC. © DR

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

L’imbroglio judiciaire se poursuit. Quelques heures après la publication d’une lettre de la juge Chantale Ramazani Wazuri dénonçant les pressions qu’elle aurait subies pour faire condamner l’opposant Moïse Katumbi, l’Agence nationale de renseignement (ANR) contre-attaque.

Dans une « mise au point » datée du 27 juillet reçue par Jeune Afrique, l’agence « demande vivement à la Justice qu’une enquête soit ouverte à ce sujet et que le résultat soit rendu publique ».

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« Obligée » à « condamner Moïse Katumbi »

Dans sa lettre, Chantale Ramazani Wazuri, présidente du tribunal de Lubumbashi, accusait en effet l’Administrateur général de l’ANR, Kalev Mutond de l’avoir « obligée » à « condamner monsieur Moïse Katumbi Chapwe ». « Cette condamnation avait notamment pour objectif d’obtenir son inéligibilité en cas de présentation de sa candidature à la présidence de la république », avait-elle encore écrit.

Le 20 juin, Moïse Katumbi avait été condamné en son absence par le Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo à 36 mois de prison et un million de dollars de dommages et intérêts pour faux et usage de faux, après avoir été attaqué en justice par un citoyen grec, Emmanouïl Alexandros Stoupis, dans une affaire immobilière. Cette condamnation fait peser une incertitude sur son retour annoncé au pays et sur la candidature à la présidentielle qu’il entend présenter.

Une juge « en fuite » 

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La situation de la juge Ramazani Wazuri est aujourd’hui incertaine. Injoignable, elle se « cacherait » et « chercherait à fuir » depuis l’envoi de son courrier au ministre de la Justice, selon une source qui a été en contact avec elle.

Dans sa « mise au point », l’ANR affirme que « l’administrateur général n’a jamais eu de contact ni direct, ni indirect avec cette juge qu’il ne connaît même pas » et qu’elle « doute aussi bien de l’authenticité que de la véracité du contenu de cette lettre ». « Cette correspondance, si elle existe, ne peut être, en réalité, que l’œuvre d’une officine spécialisée dans l’achat des consciences », poursuit le texte.

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Mutond, proche collaborateur de Kabila

L’administrateur général de l’ANR, Kalev Mutond, est l’un des plus proches collaborateurs du président congolais, Joseph Kabila. Il intervient dans l’élaboration de sa stratégie politique et joue parfois le rôle d’émissaire auprès d’autres responsables politiques. Par ailleurs, Kalev Mutond a notamment eu pour avocat Me Ambroise Kamukuny, lequel a plaidé pour Emmanouïl Alexandros Stoupis contre Moïse Katumbi. Interrogé sur cette concordance par Jeune Afrique, Kalev Mutond avait affirmé que cet avocat « était libre » et qu’il « ne pouvait pas l’empêcher de travailler avec quelqu’un d’autre ».

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