Gabon : la Cour constitutionnelle rejette les recours déposés contre la candidature d’Ali Bongo Ondimba
Les recours introduits par Jean Ping et Guy Nzouba-Ndama contre la candidature d’Ali Bongo Ondimba ont été rejetés par la Cour constitutionnelle gabonaise.
Dans une décision datée du 25 juillet, la juridiction suprême a déclaré « irrecevables » les recours en inéligibilité déposés par l’ancien président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, l’ex-président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba-Ndama et de l’ancien ministre Pierre-Claver Maganga Moussavou, tous trois candidats à l’élection présidentielle du 27 août.
Ces trois prétendants au palais du bord de mer accusent le chef de l’État d’être un enfant nigérian adopté par l’ex-président Omar Bongo à la fin des années 1960 et l’accusent d’avoir falsifié son état civil. Selon leur thèse, déjà rejetée par la justice française, il ne pourrait ainsi prétendre à la fonction présidentielle en vertu de l’article 10 de la Constitution, qui impose d’être né gabonais.
La Cour pas compétente
Des arguments rejetés lundi par la Cour, qui constituait l’ultime recours légal de l’opposition. « Non seulement l’acte de naissance incriminé n’a pas été produit au dossier soumis à l’examen de la Cour » mais en outre, « celle-ci ne peut pas se prononcer sur la validité des actes d’état civil » qui relève de la compétence des juridictions de droit commun, s’est-elle justifiée.
Ces recours avaient peu de chance d’aboutir : mi-juillet, la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) avait en effet validé 14 candidatures, dont celle d’Ali Bongo Ondimba
Tensions pré-électorales
Lors d’un meeting le 9 juillet, le chef de l’État avait raillé les critiques de ses opposants. Face à ses partisans, Ali Bongo Ondimba, candidat à un deuxième mandat, avait répliqué : « Est-ce-que je suis Gabonais ? Je viens d’où ? » avait-il demandé à la foule. « Du Gabon ! », avaient répondu ses supporteurs à Libreville, où les esprits commencent à s’échauffer.
À moins d’un mois du scrutin, pouvoir et opposition multiplient ainsi les escarmouches, laissant craindre une campagne tendue. Dernier signe des tensions pré-électorales : samedi 23 juillet, une tentative de rassemblement pacifique de quelques centaines d’opposants à Libreville a été violemment dispersée par les forces de l’ordre.
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