RDC : deuxième journée de violences à Goma, au moins trois morts
Pour la deuxième journée consécutive, des heurts ont éclaté jeudi à Goma, dans l’est de la RDC, entre les policiers et des étudiants qui exigent la libération de leurs enseignants arrêtés en début de semaine. Des échauffourées qui ont fait au moins trois morts, selon des ONG locales.
Alors que Kinshasa semblait retrouver ce jeudi 12 janvier un calme apparent après trois journées de violences, à Goma, dans l’est du pays, la situation a dégénéré. Des milliers de personnes – pour la plupart étudiants et écoliers – sont descendues dans les rues de la ville pour exiger la libération de certains de leurs enseignants arrêtés lors de la marche du 19 janvier contre le projet de modification de la loi électorale.
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>> Vidéo de la manifestation du jeudi 22 janvier 2014 à Goma <<
Comme la veille, des jeunes ont érigé des barricades sur plusieurs tronçons routiers et brûlé des pneus en signe de protestation. Ils ont également scandé des chansons hostiles à Joseph Kabila, président de la RDC, qu’ils soupçonnent de vouloir prolonger son quinquennat au-delà de la limite constitutionnelle.
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Comme la veille, la police est intervenue et à tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Des témoins contactés par Jeune Afrique affirment également que les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des manifestants. Au moins trois personnes, dont un étudiant, ont été tuées, selon les ONG de la société civile locale. Et des opposants ont été une fois de plus arrêtés. C’est le cas notamment de Jean-Louis Ernest Kyavilo, cadre du Rassemblement des Congolais pour la démocratie (RCD-KML) de Mbusa Nyamwisi, interpellé manu militari.
#Goma un cadre de l’opposition #KML arrêté à au Q katindo ce jeudi @ErnestKyaviro #RDC #Telema #Obs @Tresor_k pic.twitter.com/cBJmzNfiND
— Charly Kasereka (@charlyxons) 22 Janvier 2015
Un officier de l’armée parmi les manifestants ?
Joint au téléphone, Naason Kubuya, le maire de Goma, a refusé de confirmer ni d’infirmer le bilan avancé par les ONG. "Pour le moment, nous nous préoccupons de rétablir l’ordre dans la ville. L’heure n’est pas encore au bilan", a-t-il expliqué, dénonçant "la présence d’un colonel de l’armée congolaise parmi les manifestants". Un officier qui aurait fourni des grenades à certains émeutiers, selon l’autorité urbaine.
De son côté, Me Omar Kavota, le porte-parole de la société civile dans le Nord-Kivu, appelle les forces de l’ordre et les étudiants au calme. "La situation commence à prendre des allures inquiétantes, estime-t-il. Il faut que la police arrête de faire l’usage disproportionné de la force et que, de leur côté, les manifestants aussi n’usent pas de la violence."
En début d’après-midi cependant, le calme semblait revenir dans la ville. Les autorités locales ont annoncé la libération de certains opposants arrêtés depuis lundi. Cette mesure suffira-t-elle à calmer les esprits à Goma ? Rien n’est moins sûr. Les manifestants brandissent désormais plusieurs autres revendications. Outre le retrait du projet de loi modifiant la loi électorale, ils réclament notamment le retour du réseau internet et le déblocage des SMS.
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Par Trésor Kibangula
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