Foot : avant son exploit avec le Congo, les sept CAN de Claude Le Roy
Avec le Congo, Claude Le Roy dispute en Guinée équatoriale (17 janvier-8 février) sa huitième phase finale, un record. Le technicien français, champion d’Afrique en 1988 avec le Cameroun, dirige sa cinquième sélection nationale. Alors que les Diables rouges viennent de décrocher mercredi soir face au Gabon (1-0) leur première victoire en phase finale de CAN depuis 1974, il a accepté pour « Jeune Afrique » de revenir sur ses sept précédentes participations à l’épreuve reine du continent.
- Égypte, 1986 (sélectionneur du Cameroun) : mystérieuse disparition d’un carton jaune
"Je suis en poste depuis quelques mois, et le Cameroun, qui a été éliminé avant mon arrivée des qualifications pour la Coupe du monde 1986, ne fait pas vraiment partie des favoris. On élimine l’Algérie et la Zambie au premier tour, puis la Côte d’Ivoire (1-0) en demi-finale. Ce que je n’ai pas réussi à oublier, c’est l’affaire de la suspension de Mahmoud Al-Khatib, le meilleur joueur égyptien de l’époque. Il devait être suspendu pour la finale, et la nuit précédent le match, un de ses cartons jaunes disparaît. Les Égyptiens en rigolent encore. Et nous, on perd la finale aux tirs au but (0-0, 4-5)…"
>> À lire aussi : L’exploit du Congo de Claude Le Roy face au Gabon
- Maroc, 1988 (sélectionneur du Cameroun) : la police locale veille
"Plus que la victoire en finale face au Nigeria (1-0), c’est la demi-finale face au Maroc, le pays organisateur, que je retiens. Tactiquement, on fait un match parfait, et on marque à dix minutes de la fin grâce à Makanaky. Il y avait 80 000 au stade Mohamed V à Casablanca. Une ambiance incroyable, avec beaucoup de tension. Il y avait eu un incident entre Kana-Biyik et un joueur marocain. La rumeur racontait que ce dernier était mort. Heureusement que la police locale était là pour nous protéger…"
Le capitaine du Ghana Mickaël Essien avec Claude Le Roy, le 19 janvier 2008 à Accra. © Themba Hadebe/AP221, 221); font-family: 'Open Sans', Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 12px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: normal; orphans: auto; text-align: left; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; display: inline !important; float: none; background-color: rgb(0, 0, 0);">
- Algérie, 1990 (sélectionneur du Sénégal) : la première vraie défaite en phase finale
"Au premier tour, je retrouve le Cameroun, mon ancienne équipe, lors d’un match que nous gagnons (2-0). Mais en demi-finale, on joue face à l’Algérie, chez elle, à Alger. L’arbitre était un japonais (M. Takada), et il avait notamment oublié de siffler un penalty pour nous. Nous perdons (1-2) sans démériter, et c’est ma première défaite en quatorze matches de phase finale [les défaites aux tirs au but sont comptabilisées comme des résultats nuls, NDLR], et on termine finalement à la quatrième place. Je me souviens d’un contexte tendu, avec beaucoup de sécurité. L’Algérie vivait sous la menace des islamistes du FIS…"
- Sénégal, 1992 (sélectionneur du Sénégal) : un match de Lions
"En quart de finale, nous affrontons le Cameroun. On a beaucoup d’occasions, mais les Lions indomptables sont efficaces et marque en fin de match. On m’avait dit que les Sénégalais accepteraient mal une contre-performance. Ils ont eu une réaction formidable malgré cette défaite (0-1). Le lendemain du match, quand je suis sorti dans la rue, je n’ai jamais senti d’agressivité, bien au contraire. J’ai gardé des liens très forts avec le Sénégal."
Claude Leroy, sélectionneur du Ghana lors de la CAN 2008. Photo Alastair Grant/AP
- Égypte, 2006 (sélectionneur de la RDC) : quand les dés sont pipés…
"Je reviens en Égypte vingt ans plus tard, là où j’ai disputé ma première CAN. On sort d’un groupe où figuraient le Togo et l’Angola, qualifiés pour la Coupe du monde 2006. Mais en quart de finale, face aux Pharaons, on ne peut pas gagner ! On revient à 1-2, mais l’arbitre gambien siffle tout contre nous. Il nous refuse un but pour un hors-jeu qui n’existe pas. C’était tellement gros qu’on ça en devenait risible. L’Égypte gagne 4-1, mais j’ai vraiment eu l’impression que tout était faussé dès le départ…"
- Ghana, 2008 (sélectionneur du Ghana) : une histoire de suprématie régionale
"Le souvenir le plus fort reste notre quart de finale face au Nigeria. On est mené au score, et on gagne 2-1 en fin de partie, à dix contre onze. Pour les Ghanéens, battre le Nigeria est toujours particulier. Il est question de suprématie du football africain anglophone. Je me rappelle d’un match dur, engagé, dans une énorme ambiance. Hélas, on s’incline face au Cameroun – encore (0-1) – en demi-finale. Mais on termine troisième après avoir battu la Côte d’Ivoire (4-2), l’autre grand rival régional du Ghana…"
Claude Leroy à la tête de la RDC lors de la CAN 2013. © Rebecca Blackwell/AP
- Afrique du Sud, 2013 (sélectionneur de la RDC) : excès de confiance et sortie précoce
"C’est la première fois que je quitte une CAN au premier tour, après trois résultats nuls. Mais si je dois retenir un match, c’est le premier que nous jouons, face au Ghana. Sans doute un des meilleurs de toute la compétition. Les Black Stars mènent 2-0, et on arrache le nul (2-2). J’étais très fier de mes joueurs. Mais cette prestation nous a peut-être fait plus de mal que de bien pour la suite. Il y a peut-être eu un excès de confiance, après des commentaires très flatteurs…"
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