Yémen : que contient l’accord entre le président et les miliciens chiites qui occupent Sanaa ?

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les miliciens chiites ont conclu mercredi soir un accord qui prévoit le retrait des rebelles des secteurs clés de la capitale, en échange de concessions sur le projet de Constitution. Mais l’application du texte en vue d’une prochaine sortie de crise ne va pas de soi. Explications.

Des soldats yéménites inspectent des véhicules près du palais présidentiel, le 19 janvier 2015. © AFP

Des soldats yéménites inspectent des véhicules près du palais présidentiel, le 19 janvier 2015. © AFP

Publié le 22 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Les miliciens chiites d’Ansar Allah, aussi appelés Houthi du nom de leur chef Abdel Malek al-Houthi, se sont engagés à quitter le palais présidentiel, où ils étaient entrés mardi, à abandonner "toutes les positions surplombant la résidence du président" et à libérer le directeur de cabinet du président Abd Rabo Mansour Hadi, enlevé samedi.

En échange, le chef de l’État yéménite a fait des concessions aux Houthi. Il leur sera possible "d’amender" le projet de Constitution, qui prévoit jusqu’ici une structure fédérale avec six régions et que les Houthi rejettent au motif que le texte les priverait d’un accès à la mer.

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Ces derniers, qui se plaignent d’être marginalisés sur les plans politique, social et religieux comme d’autres factions politiques privées de "représentation équitable" dans les institutions de l’État, ont aussi acquis le droit d’y être nommés de manière plus représentative.

>> Lire aussi : Qui sont les Houthi qui ont pris le contrôle de Sanaa ?

  • "Normaliser" la situation à Sanaa

Parmi les 9 points que compte l’accord, le président et les miliciens se sont également entendus pour "normaliser" la situation à Sanaa, en se retirant de plusieurs secteurs-clés de la capitale, où les violences ont fait 35 morts et 94 blessés entre lundi et mardi. Le texte appelle aussi les employés à reprendre le travail, et les écoles à rouvrir.

Ces mesures, annoncé tard dans la soirée mercredi 22 janvier, devaient être mises en place "immédiatement". Mais jeudi matin, le directeur de cabinet  d’Abd Rabbo Mansour Hadi n’avait pas encore été libéré, selon un responsable de la présidence cité par l’AFP. De plus, les miliciens s’étaient déployés en nombre plus important à travers la capitale et autour du palais présidentiel.

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Les miliciens chiites restaient également très nombreux autour de la résidence du président.

 Ci-dessous une carte des secteurs clés de la capitale Sanaa

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  • Un précédent accord resté lettre morte

Un précédent accord, signé le 21 septembre, après qu’une partie de la capitale fut tombée aux mains des Houthi, prévoyait déjà leur retrait de la ville et la formation d’un nouveau gouvernement. Il était resté lettre morte, un précédent qui n’incite pas à un optimisme démesuré quant au règlement rapide de la situation politique.

Dans le sud du pays, les autorités provinciales ont néanmoins annoncé jeudi la réouverture de l’aéroport international et du port d’Aden, fermés la veille par solidarité avec le président.

(Avec AFP)

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