États-Unis : Donald Trump critiqué après s’en être pris à la famille d’un soldat musulman mort en Irak

De Barack Obama jusqu’à son propre camp républicain, Donald Trump fait l’objet de sévères critiques après s’en être pris à la famille d’un officier musulman de l’armée américaine, mort au combat.

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump s’adresse aux délégués de la Convention nationale républicaine le 21 juillet 2016 à Clevelend, Ohio. © AFP

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump s’adresse aux délégués de la Convention nationale républicaine le 21 juillet 2016 à Clevelend, Ohio. © AFP

Publié le 2 août 2016 Lecture : 3 minutes.

Donald Trump au soir de son élection, serrant la main de son futur vice-président Mike Pence , le 9 novembre 2016. © Evan Vucci/AP/SIPA
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Donald Trump a remporté mercredi 9 novembre l’élection présidentielle américaine, coiffant au poteau sa concurrente démocrate Hillary Clinton et succédant ainsi à Barack Obama à la Maison Blanche.

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« En tant que commandant en chef, j’en ai assez que certains dénigrent l’armée et les troupes américaines », a déclaré Barack Obama, dans une référence à peine voilée à au milliardaire américain qui s’est attaqué la semaine dernière à la famille d’un soldat musulman, mort en Irak en 2004.

Les familles de soldats tués au combat « ont fait un sacrifice que la plupart d’entre nous ne peuvent même pas imaginer », a insisté le président américain,lors d’un rassemblement d’anciens combattants handicapés à Atlanta (sud-est).  « Nous devons tout faire pour les honorer, et faire preuve d’humilité face à elles ».

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Lever de boucliers dans le camps républicain

L’état-major républicain a dénoncé ses propos mais n’est pas allé lui retirer son soutien. Pour le prix Nobel américain d’Économie et éditorialiste du New York Times Paul Krugman ce sont eux, « les véritables pécheurs »,  « les dirigeants républicains » qui le soutiennent « alors qu’ils savent qu’il représente un danger pour la nation ».

Toutefois, des voix outrées se sont élevées au sein du Grand Old Party : « Il est temps pour Donald Trump de donner l’exemple à notre pays et au parti républicain », s’est ainsi indigné l’ancien candidat républicain à la Maison blanche John McCain, qui a annoncé son soutien au milliardaire mais qui a pris soin de ne pas participer à sa convention d’investiture.

Lui-même ancien combattant au Vietnam où il a subi des années de torture, le sénateur de l’Arizona a déjà fait les frais des moqueries du milliardaire, qui avait mis en doute son statut de « héros » parce qu’il avait été capturé. « Moi, j’aime les gens qui n’ont pas été capturés », avait lancé Donald Trump il y a un an.

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Après ce nouveau dérapage, la petite-fille du sénateur, Caroline McCain, elle-même républicaine, a annoncé lundi qu’elle voterait pour la démocrate Hillary Clinton à l’élection présidentielle du 8 novembre, qualifiant d’ »impardonnables » les propos de Trump.

Se moquer de la mère d’un soldat tué au combat dépasse les limites

Se moquer de la mère d’un soldat tué au combat « dépasse les limites », s’est insurgée de son côté la puissante association d’anciens combattants américains à l’étranger (VFW). Il y a à peine une semaine, certains de ses 1,7 million de membres avaient applaudi Donald Trump lors d’une rencontre.

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Lundi, son président Brian Duffy a taclé le candidat républicain, affirmant que « quand on touche à certains sujets sacrosaints, il n’y a aucun talent rhétorique qui puisse réparer » les dégâts.

Autre coup dur pour le magnat de l’immobilier, les familles de 17 soldats tombés au champ d’honneur ont dénoncé ses propos « répugnants et personnellement insultants pour nous ».

Les sondages favorables à Hillary Clinton

Malgré ses dérapages fréquents, Donald Trump était jusque-là au coude-à-coude dans les sondages avec sa rivale. Mais, selon un sondage CBS publié lundi, la candidate démocrate, portée par un rebond post-convention, avait sept points d’avance sur son adversaire républicain. Une autre enquête CNN révélée un peu plus tard lui donnait 9 points de marge (52% contre 43%).

Dimanche, Hillary Clinton a appelé les républicains à choisir les intérêts « du pays plutôt que le parti ». Par ailleurs, la candidate démocrate a engrangé un nouveau soutien lundi soir : le milliardaire Warren Buffett s’est joint à elle lors d’un meeting à Omaha (Nebraska, centre) et a accusé Donald Trump de refuser de publier sa situation fiscale.

Ce dernier a également vivement critiqué le magnat de l’immobilier au sujet de cette controverse. »Comment diable pouvez-vous faire face à des parents qui ont perdu un fils et parler d’avoir fait des sacrifices parce que vous construisiez quelques immeubles? », a-t-il lancé.

Un sujet tabou

Avec ses attaques , Donald Trump a touché un sujet tabou aux États-Unis, où les militaires sont perçus comme des héros défenseurs de la liberté et régulièrement honorés. Lors de la convention démocrate la semaine dernière, le père du capitaine Humayun Khan, mort en Irak en 2004, avait fait un émouvant discours et reproché à Donald Trump son projet d’interdire aux musulmans l’entrée aux États-Unis pour lutter contre le terrorisme.

« M. Khan, qui ne me connaît pas, m’a attaqué vicieusement depuis l’estrade du parti démocrate et continue maintenant à le faire partout à la TV – Sympa! », a asséné le candidat républicain à la Maison Blanche lundi sur Twitter, ajoutant à ses critiques des derniers jours.

Il a notamment insinué que la mère du soldat avait été forcée au silence pendant la convention parce qu’elle était musulmane. Elle lui a répondu dimanche que la douleur de la perte de son fils l’avait empêchée de parler.

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