À son tour, Moody’s dégrade la note du Congo-Brazzaville

Après l’agence britannique Fitch, fin juillet, c’est au tour de l’américain Moody’s d’abaisser la note de la République du Congo, qui recule d’un cran. En cause : Brazzaville a raté le paiement d’une échéance de son eurobond de fin 2007.

Brazzaville, capitale de la République du Congo, novembre 2015. © DR

Brazzaville, capitale de la République du Congo, novembre 2015. © DR

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Publié le 2 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Réuni le lundi 1er août, le comité de notation du Congo-Brazzaville au sein de l’agence Moody’s a abaissé d’un cran la note du pays, ramenée de « B2 » à « B3 », juste un cran au-dessus de la catégorie des obligations comportant des « risques substantiels ».

La note du Congo-Brazzaville a également été placée sous examen en vue d’une éventuelle révision à la baisse.

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Dépassement de la période de grâce 

La décision de l’agence américaine intervient quelques jours après celle du britannique Fitch, et pour les mêmes motifs : le Congo-Brazzaville a échoué à régler une échéance de son emprunt obligataire de 478 millions de dollars émis en 2007, dans le cadre de la restructuration de sa dette commerciale vis-à-vis du Club de Londres (créanciers privés du pays).

Le gouvernement a raté le paiement des intérêts et du capital à l’échéance du 30 juin 2016. Les autorités ont également échoué à le faire durant la période de grâce de 30 jours, arrivée à son terme le 30 juillet dernier. Une autre échéance de cet emprunt est attendue en décembre prochain.

Selon l’agence de notation, les autorités congolaises ont expliqué que le défaut de paiement de juin est dû à une erreur administrative, plutôt qu’à une pénurie de liquidités, et qu’il sera réglé sous peu.

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Dans son communiqué de lundi, Fitch estime pour sa part que cela constitue une preuve des « faiblesses institutionnelles » du pays.

Non seulement, l’eurobond de 2007 est le seul emprunt obligataire international que doivent gérer les services du gouvernement, mais le paiement attendu en juin dernier était de taille « relativement faible par rapport au PIB du pays, de l’ordre de 0,25 % », souligne l’agence de notation. De plus, l’emprunt dispose d’une très longue maturité (22 ans) et a été réalisé à des taux inférieurs à ceux du marché.

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Risques futurs

La mise sous examen de la note du pays, ajoute Moody’s, permettra « d’évaluer la véracité de l’affirmation du gouvernement », en ce qui concerne l’erreur technique. Cependant, ajoute l’agence américaine, que cet épisode constitue ou non un véritable défaut sur la dette du pays, elle estime que la note « B3 » reflète correctement le profil institutionnel de l’émetteur, compte tenu des faiblesses mises en évidence par cet événement.

L’agence prévient toutefois qu’elle pourrait procéder à une nouvelle dégradation de la note du pays, si : une décote était imposée aux détenteurs des obligations en question ou si ses enquêtes révélaient des problèmes de liquidité plus sévères que prévu dans les finances du gouvernement congolais, alors que le recul des prix du pétrole affecte durement les recettes publiques. Le secteur pétrolier a représenté 43 % des recettes publiques congolaises en 2015, selon Moody’s.

Fin 2015, l’endettement extérieur du Congo-Brazzaville était estimé à 34,7 % du PIB, pour un déficit public de l’ordre de -11,1 % du PIB.

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