Dialogue en RD Congo : l’UE met la pression sur le gouvernement et l’opposition
La délégation de l’Union européenne en République démocratique du Congo (RDC) a exhorté mardi les autorités congolaises et l’opposition à créer des conditions favorables au démarrage rapide du « dialogue national » en vue d' »élections apaisées ».
Le « dialogue national » annoncé par le président Joseph Kabila fin novembre aura-t-il lieu ? C’est en tout cas le souhait des partenaires de la République démocratique du Congo (RD Congo). « L’Union européenne reste mobilisée en faveur de la tenue du ‘dialogue national inclusif’ et exhorte le gouvernement congolais, ainsi que toutes les autres parties concernées, à créer les conditions nécessaires pour son démarrage le plus rapidement possible », a annoncé l’UE mardi 2 août dans un communiqué.
Mais à Kinshasa, le blocage persiste. Samedi, le facilitateur désigné par l’Union africaine, Edem Kodjo, avait reporté sine die le démarrage des travaux préparatoires au dialogue. Le lendemain, lors d’un meeting populaire à Kinshasa, capitale de la RDC, l’opposant historique Étienne Tshisekedi, président du « Rassemblement », une coalition d’opposition créée en juin à Bruxelles, a accepté le principe du dialogue, mais a réitéré sa récusation d’Edem Kodjo.
Le cas Kodjo
Une délégation d’opposants s’était rendue la semaine dernière au siège de l’UA, en vue de solliciter son remplacement. Le « Rassemblement » accuse Kodjo de faire le jeu du président Kabila à qui la Constitution interdit de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, le 20 décembre, mais qui, selon l’opposition, multiplie des manœuvres pour contourner cette interdiction.
« Récuser le facilitateur à ce stade est un faux-fuyant », a déclaré à l’AFP Henri Mova, secrétaire général du parti présidentiel, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), accusant les opposants de vouloir « emprunter un raccourci » pour accéder « rapidement » au pouvoir « comme au Burkina Faso ».
Parallèlement, la Commission électorale a lancé dimanche les opérations d’enregistrement des électeurs devant se dérouler sur « onze mois », selon son président Corneille Nanga, un délai qui rend quasi impossible la tenue d’une élection présidentielle à la fin de l’année.
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