Le Burundi refuse le déploiement de 228 policiers de l’ONU sur son territoire
Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement burundais a annoncé officiellement qu’il rejetait la résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui prévoit le déploiement de 228 policiers dans le pays.
« Le gouvernement du Burundi rejette toute disposition de la résolution en rapport avec l’envoi d’une force quelconque sur son territoire, en violation des règles élémentaires régissant la famille des Nations unies et surtout violant la souveraineté de son territoire », a déclaré le porte-parole du gouvernement burundais Philippe Nzobonariba dans un communiqué daté du 3 août.
Pour se justifier, le responsable burundais a insisté sur le fait que « les forces de défense et de sécurité maîtrisent parfaitement la situation à l’intérieur de tout le territoire national ».
Adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU, la résolution prévoyait le déploiement progressif des 228 policiers de l’ONU au Burundi où, depuis le début de la crise en avril 2015, les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 270 000 personnes à quitter le pays. Dans ce texte, le conseil de sécurité demandait en outre au gouvernement burundais de « coopérer pleinement » avec la force de police onusienne.
Le pouvoir durcit le ton
Le rejet des autorités burundaises était attendu car dès samedi une manifestation organisée par le pouvoir s’est tenue devant l’ambassade de France à Bujumbura pour protester contre la résolution, proposée à l’initiative de Paris.
Le pouvoir burundais a toutefois encore durci le ton : alors qu’il s’était jusque-là dit prêt à accueillir jusqu’à 50 policiers onusiens, il écarte désormais également cette éventualité, a-t-il fait savoir dans le communiqué. Bujumbura a précisé en revanche que les 100 observateurs et 100 experts militaires qui devaient être déployés par l’Union africaine restaient « les bienvenus ».
Fin décembre, le régime de Pierre Nkurunziza s’était opposé au déploiement d’une force de l’Union africaine (UA), promettant de répondre par la force si l’UA envoyait ses troupes au Burundi.
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