Sahara occidental : vers un retour de Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon ?
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a annoncé lundi que Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, envisage un nouveau déplacement dans la région. Une initiative qui ne suffira pas à relancer les négociations.
« Maintenant que le Conseil de sécurité a salué les résultats de l’accord sur la Mission de l’ONU (Minurso) et réitéré son appel à des négociations, rien n’empêche plus le retour de M. Ross dans la région pour poursuivre ses efforts de facilitation. Une proposition officielle est en train d’être faite aux parties et aux pays voisins ». Ainsi s’est exprimé Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, lors de son point presse quotidien du 1er août, au sujet du dossier du Sahara.
Dès lors, l’éventualité d’une nouvelle tournée de l’envoyé personnel de Ban Ki-moon refait surface. Son but serait encore une fois de convaincre les parties prenantes à ce conflit de reprendre les négociations informelles rompues depuis 2008. Un processus que Christopher Ross n’a pas pu relancer depuis qu’il a été nommé à ce poste depuis février 2009.
Le Maroc n’est pas enthousiaste
La possibilité de la reprise des navettes diplomatiques du responsable onusien intervient alors que la crise entre le Maroc et le Secrétaire général semble se dissiper. Une partie du personnel civil de la Minurso (25 sur les 84 expulsés) ont repris du service à Laâyoune depuis quelques semaines déjà. Le 28 août dernier, une réunion à huis clos du Conseil de sécurité avait salué l’accord trouvé entre le Maroc et le secrétaire général pour le retour à « la pleine fonctionnalité » de la mission onusienne au Sahara. Mieux encore, Ban Ki-moon a même eu la délicatesse d’assister à la réception organisée le week-end dernier à New York, par le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, à l’occasion de la fête du trône.
Ce n’est pas pour autant que le Maroc va accueillir Christopher Ross à bras ouverts. De sources proches de la diplomatie chérifienne, Rabat n’a « encore pas reçu de proposition de date quant à un éventuel déplacement de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon » et une fois que celle-ci sera formulée, elle compte la traiter avec l’intérêt qu’elle représente. En langage moins diplomatique, le Maroc n’est pas si enthousiaste quant à cette future tournée.
Ross, une partie du problème
Et pour cause, dans les couloirs de la diplomatie marocaine, Christopher Ross est considéré comme une partie du problème, plutôt qu’une partie de la solution. Souvent critiqué par le côté marocain qui le juge partial, il a même été désavoué par Rabat en 2012 qui avait officiellement réclamé son remplacement.
Une requête qui n’avait jamais aboutie, forçant le Maroc continuer de traiter avec lui, tout en déplorant qu’un facilitateur pour les négociations s’obstine à se maintenir son poste alors qu’il a complètement perdu la confiance d’une partie prenante. Aujourd’hui, Rabat semble résigné à prendre son mal en patience et d’attendre la fin de mandat de Ban Ki-moon et de facto, celui de son envoyé personnel pour la région, avant de pouvoir espérer une relance du processus des négociations.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...