Tunisie : Youssef Chahed chargé de former un gouvernement d’union nationale

Youssef Chahed, 40 ans, a officiellement un mois pour former un nouveau gouvernement d’union nationale.

Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, au palais présidentiel de Carthage, le 3 août 2016. © AFP

Youssef Chahed, chef du gouvernement tunisien, au palais présidentiel de Carthage, le 3 août 2016. © AFP

Publié le 3 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« J’ai rencontré aujourd’hui le président de la République qui m’a chargé de former le gouvernement d’union nationale », a déclaré le 3 août Youssef Chahed, lors d’une conférence de presse organisée au palais présidentiel de Carthage. Membre de Nidaa Tounes et ingénieur agronome de formation, le haut-responsable occupait le fauteuil de ministre des Collectivités locales. Auparavant, il avait été secrétaire d’État à la Pêche sous le premier gouvernement de Habib Essid.

Le président Essebi lui avait déjà témoigné sa confiance en le désignant à la tête d’une commission chargée de trouver une issue à la bataille qui opposait principalement le secrétaire général de Nidaa Tounès de l’époque, Mohsen Marzouk, au fils du chef de l’État, Hafedh Caïd Essebsi.

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Petit-fils de la première femme tunisienne députée, la militante Radhia Haddad, Youssef Chahed s’est engagé en politique après le soulèvement de 2011, en fondant un petit parti, la Voie du centre. Il a ensuite rejoint une coalition de plusieurs partis avant de participer à la création d’une autre formation, Al Joumhouri. En 2013, il rejoint enfin Nidaa Tounès.

« Un gouvernement de compétences, de jeunes »

Avant même l’annonce officielle de sa désignation, Youssef Chahed semblait apprécié pour son jeune âge, qui tranche avec celui des dirigeants en poste depuis la révolution tunisienne, dite « de la jeunesse ». En comparaison, son prédécesseur, Habib Essid, qui a quitté fonctions de chef de gouvernement après le vote de défiance du parlement samedi, avait 67 ans.

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À ce titre, le nouveau Premier ministre tunisien a promis que son gouvernement sera « un gouvernement de compétences, de jeune », et que les femmes seront mieux représentées dans sa nouvelle équipe. « Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle étape qui requiert des efforts, des sacrifices, de l’audace, du courage, de l’abnégation et des solutions sortant du cadre classique », a-t-il déclaré, précisant par ailleurs que ses priorités seraient la lutte contre le terrorisme et la corruption.

Controverse sur sa proximité avec le chef de l’État

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Sa désignation ne fait toutefois pas l’unanimité. En effet, Youssef Chahed est pris depuis mercredi au cœur d’une controverse en raison de ses soit-disant liens de parenté avec le président Essebsi, déjà très critiqué par la présence de son fils au sein de Nidaa Tounès.

Cependant, les versions varient sur la nature exacte de ce lien. En marge d’un point presse mercredi, Youssef Chahed a assuré à des journalistes n’avoir « aucun lien de parenté » direct avec l’actuel chef de l’État. « Ce n’est ni mon beau-père ni mon oncle. J’ai commencé à collaborer avec lui après la révolution, après 2011 », a-t-il insisté. Une version nuancée par des proches qui ont indiqué à l’AFP qu’il s’agissait de « lointains liens par alliance ».

Le nouveau Premier ministre tunisien a par ailleurs été critiqué pour son travail avec les États-Unis en tant qu’expert dans le domaine agricole, jugeant qu’il avait servi des intérêts autres que ceux de son pays.

Youssef Chahed dispose désormais de 30 jours pour former une nouvelle équipe aux termes de la Constitution. À l’annonce de sa désignation mercredi, le nouveau chef de gouvernement avait indiqué que « les consultations à ce sujet débuteront dans la journée ».

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