RDC : la protestation gagne l’Est, un policier grièvement blessé à Bukavu
Le mouvement de protestation déclenché le 19 janvier à Kinshasa a gagné l’est de la RDC. Des manifestations de colère sont signalées mercredi à Goma, mais aussi à Bukavu où un policier a été grièvement blessé, selon une autorité locale.
Après Kinshasa, les étudiants de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) sont également descendus dans la rue pour protester contre les modifications de la loi électorale.
À Goma, ils ont manifesté aujourd’hui "pour exiger la libération de 12 opposants qui ont été arrêtés la veille, lors d’une marche contre le projet de loi modifiant la loi électorale", explique le directeur d’une radio locale.
Selon plusieurs témoins sur place, des manifestants ont barricadé des routes et ont tenté de s’attaquer au parquet de chef-lieu du Nord-Kivu. La police est alors intervenue pour disperser la foule et procéder à des interpellations. Mais sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes, photos à l’appui, dénoncent des arrestations arbitraires des étudiants et écoliers.
Certaines arrestations sont faites à domicile ,comme cet élève trouvé ds sa chambre #Goma,#Telema @Tresor_k #Obs pic.twitter.com/EsfDRyrqxj
— Charly Kasereka (@charlyxons) 21 Janvier 2015
Des policiers pourchassent des manifestants dans les quartiers et certains dans leurs maisons # Goma #RDC #Telema pic.twitter.com/2lHMGBPZht
— Ley Uwera (@Ley_Uwera) 21 Janvier 2015
>> Lire aussi : L’Église demande le retrait de la loi électorale
Barricades érigées à Bukavu
La matinée de ce mercredi a été également très agitée dans le sud de la ville voisine de Bukavu. "Très tôt le matin, des étudiants, appuyés par la population, ont érigé des barricades sur la route nationale n°2 qui conduit de la Place de l’indépendance jusqu’à l’Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu (ISTM)", détaille Élysée Muzalia, journaliste à la radio Mandeleo, qui est descendu sur terrain pour couvrir la manifestation.
"Les policiers ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes", ajoute-t-il, soulignant avoir entendu aussi des tirs à balles réelles. À l’en croire, une voiture a été brûlée et un bureau de police nouvellement construite saccagé. "Des fournitures de bureau – ordinateurs notamment – ont été pillés, des vitres cassés", affirme le reporter local.
Contacté par Jeune Afrique, Munyole Kashama Dekao, bourgmestre de la commune de Kadutu où des émeutes ont eu lieu à Bukavu, confirme ces faits. Il rassure néanmoins que le "calme est revenu" dans la ville. Au moins "cinq étudiants, parmi les meneurs, ont été arrêtés. Et un policier a été grièvement blessé", avance l’autorité locale, appelant la population à "vaquer librement à leurs occupations".
Mais au même moment, les organisations de la société civile de Sud-Kivu appellent de leur côté à "deux jours de ville morte" à partir de ce 22 janvier. À l’appel des partis politiques d’opposition, d’autres manifestations de colère sont également prévues à Bukavu le même jour. Avec une unique revendication : le retrait du projet de loi électoral controversé.
>> Lire aussi : Troisième jour de tension à Kinshasa, la police dénonce une manipulation de l’opposition
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Par Trésor Kibangula
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