Attentat de Grand-Bassam : dix ans de prison ferme pour deux soldats ivoiriens

Deux soldats ivoiriens ont été condamnés jeudi à dix ans de prison ferme chacun pour avoir côtoyé des jihadistes ayant participé à l’organisation de l’attentat de Grand-Bassam.

Des policiers ivoiriens escortent un suspect vers le tribunal militaire d’Abidjan, le 4 août 2016. © AFP

Des policiers ivoiriens escortent un suspect vers le tribunal militaire d’Abidjan, le 4 août 2016. © AFP

Publié le 4 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Les sergents Zanga Zoumana Coulibaly et Brice Touré ont été reconnus coupables de « violation de consignes » et « association de malfaiteurs » par le tribunal militaire pour avoir rencontré Assane Barry, dit « Sam », l’un des suspects de l’attentat de Grand-Bassam qui a fait 19 morts au mois de mars.

Le tribunal a suivi la réquisition du commissaire du gouvernement, Ange Kessi qui avait demandé « dix ans de prison ferme et 200 000 F CFA (305 euros) d’amende » pour chacun des accusés pour « s’être associé par leur cupidité, aux activités délictueuses (…) qui ont provoqué un désastre, une catastrophe, une calamité, un massacre en Côte d’Ivoire ».

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La défense plaide la relaxe

La défense a « plaidé la relaxe pure et simple » de ses clients, estimant que l’enquête sur l’attaque de Grand-Bassam en était « à ses balbutiements ».

« Je suis déçu de cette condamnation », a réagi l’avocat de la défense, Me Raoul Gohi Bi, promettant de se pourvoir en cassation.

Jeudi à la barre, le sergent Coulibaly a déclaré « n’avoir rien à (se) reprocher ». « Je n’ai (pas) collaboré avec un quelconque terroriste », a-t-il lancé. « Je suis innocent, je n’ai rien à voir avec cette affaire qui me dépasse », a affirmé de son côté le sergent Touré, membre de la Garde Républicaine ivoirienne.

Vous auriez savoir

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L’arrestation de ces deux soldats avait été annoncée le 13 juillet par le procureur militaire, Ange Kessi. « On leur reproche d’avoir cohabité avec ces personnes, d’avoir échangé avec le chauffeur (du commando jihadiste). Ils disent qu’ils ne savaient pas que c’était des jihadistes. On leur répond: ‘Vous auriez dû savoir’ », avait expliqué le procureur militaire.

« C’est une grave erreur, une faute, une infraction militaire que de ne pas avoir dénoncé la présence du conducteur de ce groupe à leurs chefs pour qu’on prévienne ces attentats », avait-il poursuivi.

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« Sam », le témoin et l’un des suspect de l’attentat, chauffeur de profession, doit être poursuivi dans un autre procès devant un tribunal civil pour « crimes, terrorisme et association de malfaiteurs ».

Au total, plus de 80 personnes ont été interpellées en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’attaque terroriste du 13 mars 2016 à Grand-Bassam et l’attentat de Ouagadougou, qui a fait 30 morts le 15 janvier, avait indiqué en avril le ministre de l’Intérieur ivoirien, alors que l’enquête a des ramifications allant jusqu’au Mali et au Burkina Faso. De son côté, le ministre burkinabè de l’Intérieur avait indiqué le 30 juin dernier qu’une dizaine de personnes avait été arrêté depuis mai en liens avec ces deux attaques islamistes.

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