À Cotonou, le Caucus africain s’insurge contre le « service minimum » dans l’aide au développement
Les ministres en charge du Développement et/ou des Finances des 54 pays africains ainsi que les gouverneurs des banques centrales de la région sont réunis depuis jeudi au Palais des congrès de Cotonou, pour le « Caucus africain Banque mondiale-FMI 2016 autour du thème : « Accroître l’appui des Institutions de Bretton Woods en vue de répondre aux chocs, renforcer la croissance et promouvoir la transformation de l’Afrique ».
« L’idée de la rencontre cette année est de trouver les mécanismes pouvant permettre aux institutions de Bretton Woods de renforcer leur appui aux pays africains pour mieux faire face aux tribulations économiques et financières auxquelles ils sont confrontés. Cette rencontre vise aussi à trouver les mécanismes à même de doper nos économies dans la perspective de les transformer de manière structurelle », a expliqué Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances du Bénin, lors de la cérémonie d’ouverture, jeudi 04 août, à Cotonou.
Le Bénin a pris la présidence du Caucus africain des institutions de Bretton Woods, à l’issue des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI en octobre 2015.
Changer la tendance actuelle
La journée du jeudi 04 août a commencé par une rencontre restreinte entre les gouverneurs africains et les ministres de développement et des finances. Ce huis clos a planté le cadre de discussion du forum. S’en est suivie la cérémonie d’ouverture au cours de laquelle, le président du Bénin, Patrice Talon a plaidé pour une implication plus accrue des institutions de Bretton Woods pour le développement de l’Afrique : « Nous avons de plus en plus l’impression que ces institutions font juste le service minimum en ce qui concerne l’Afrique. Si la pauvreté progresse en Afrique, le monde ira à la dérive et de manière irréversible. Il faut que la tendance actuelle change et nous comptons sur vous », a t-il dit en s’adressant aux dirigeants réunis au palais des Congrès.
Les autres plénières prévues durant cette première journée ont planché notamment sur « la mobilisation des ressources internes » aux pays africains ainsi que « la lutte contre l’évitement fiscal et les flux de capitaux illicites ».
Cette réunion doit s’achever ce vendredi avec l’adoption de la « Déclaration de Cotonou »‘, un mémorandum adressé au président du Groupe de la Banque mondiale et à la directrice générale du FMI. Cette déclaration devrait apporter des réponses et des recommandations en matière d’aide au développement dans le contexte actuel de baisse des cours des matières premières, de resserrement des conditions financières sur les marchés de capitaux et de multiplication de chocs d’origine non économique (défis d’ordre sécuritaire et climatique).
Renforcer la voix des pays africains
Fondé en 1963 en tant que Groupe Africain des Gouverneurs du Groupe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI), le Groupe Africain, communément appelé « Caucus Africain » entend renforcer la voix des gouverneurs africains sur des questions importantes relatives au développement socio-économique de la région au sein des institutions de Bretton Woods.
L’adhésion au Caucus africain est ouverte à tous les 54 pays du continent. Chaque État est représenté par ses gouverneurs et gouverneurs suppléants du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI.
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