Présidentielle en Zambie : l’opposition dénonce des irrégularités

Quelque 5,2 millions d’électeurs zambiens étaient appelés mardi à désigner un successeur au président Michael Sata, décédé fin octobre 2014. En début de soirée, alors que les bureaux de vote commençaient à fermer, l’opposition a dénoncé des fraudes tandis que les autorités évoquaient des retards liés au mauvais temps.

Hakainde Hichilema, le principal candidat de l’opposition, vote le 20 janvier 2015 à Lusaka. © AFP

Hakainde Hichilema, le principal candidat de l’opposition, vote le 20 janvier 2015 à Lusaka. © AFP

Publié le 21 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Les urnes n’étaient pas encore toutes fermées quand Hakainde Hichilema, le principal candidat de l’opposition à l’élection présidentielle zambienne, s’est ému de ce que des bureaux de vote de régions isolées n’avaient toujours pas reçu de bulletins à la mi-journée. "Pourquoi n’y a-t-il pas de bulletins dans nos fiefs ? Quelqu’un manigance quelque chose. C’est de la fraude", a dénoncé "HH" après avoir voté dans la capitale Lusaka.

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Mettant en cause le mauvais temps, la commission électorale a assuré que tout le monde pourrait voter, alors que certains bureaux n’étaient toujours pas ouverts peu avant l’heure officielle de la fin du scrutin (16h00 GMT). "Nous n’avons aucun contrôle sur la météo, et ce retard des agents électoraux et de la livraison des bulletins de vote était indépendant de notre volonté", s’est défendu sa directrice, Priscilla Isaacs. Selon elle, certaines routes ont été coupées par les pluies, et le matériel de vote et le personnel ont dû être transportés par hélicoptère militaire, le mauvais temps empêchant parfois certains appareils de voler.

Le vainqueur connu vendredi

Candidat du Parti de l’unité pour le développement national (UNPD), Hakainde Hichilema, un riche homme d’affaires de 52 ans, pourrait bien l’emporter malgré ses inquiétudes sur les risques de fraudes électorales. "HH" a pour principal adversaire le candidat du pouvoir, le ministre de la Défense Edgar Lungu, un juriste de 58 ans qui défend les couleurs du Front patriotique (FP) de l’ex-président Michael Sata.

Le vainqueur, élu à la majorité simple, dirigera la Zambie jusqu’en septembre 2016, fin du mandat de cinq ans que n’a pas achevé Sata. Les résultats de ce scrutin opposant onze candidats, au résultat imprévisible faute de sondage, devraient être connus vendredi. À Lusaka, les habitants se sont déplacés en masse pour accomplir leur devoir électoral malgré le froid et la pluie.

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Une troisième alternance en 25 ans ?

Si Hakainde Hichilema l’emporte, la Zambie pourrait connaître sa troisième alternance démocratique en 25 ans. Hichilema s’est progressivement imposé comme challenger du pouvoir en profitant des déchirements du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD) de Rupiah Banda, l’ancien président battu par Sata en 2011. Banda, qui n’a pas pu se représenter, a pour sa part appelé à voter pour Edgar Lungu, bien qu’il ait été traîné en justice et accusé de corruption sous son successeur, dont les opposants dénonçaient les tendances totalitaires.

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La perspective d’une victoire de l’opposition a forcé le Front patriotique à serrer les rangs, alors qu’il était profondément déchiré, ses dirigeants en étant même venus à s’expliquer devant les tribunaux. Se réconciliant à la dernière minute avec le président par intérim Guy Scott – un Blanc d’ascendance écossaise qui ne pouvait pas se présenter car ses parents n’étaient pas nés en Zambie -, Edgar Lungu s’est finalement posé en rassembleur, affirmant qu’il formerait un gouvernement de large union s’il était élu.

(Avec AFP)

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