Mali : le parti de l’homme d’affaires Aliou Diallo se retire de la majorité présidentielle
Rien ne va plus au sein de la majorité présidentielle. L’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) fondé par l’homme d’affaires franco-malien Aliou Diallo, connu pour sa société Wassoul’Or, la mine d’or de Kodiéran, au sud du Mali, annonce qu’il retire son soutien au président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
![Ibrahim Boubacar Keïta, au palais de Koulouba, le 3 mai 2014. © Emmanuel DAOU BAKARY pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/06/13/rs48708_ja14052112320006-lpr.jpg)
Ibrahim Boubacar Keïta, au palais de Koulouba, le 3 mai 2014. © Emmanuel DAOU BAKARY pour Jeune Afrique
C’est un coup dur pour IBK et son parti le Rassemblement pour le Mali (RPM). « Je vous annonce la suspension de l’ADP-Maliba de sa participation à la majorité présidentielle malienne. Nous organisons à cet effet un point de presse lundi 8 août », a déclaré à Jeune Afrique Cheick Oumar Diallo, secrétaire politique national du parti.
« Nous avons pris cette décision suite aux consultations de la base du parti, qui a fait ce choix à cause du non-respect des promesses de campagne du président. Ibrahim Boubacar Keïta avait promis l’instauration d’un système fondé sur le mérite et la compétence, mais le slogan ‘le Mali d’abord’ est devenu celui de ‘la famille d’abord’ », fustige-t-il.
Cette décision est celle de la base et non pas celle d’un seul homme politique
Cheick Oumar Diallo évoque également la non résolution de la crise au nord du Mali et la corruption généralisée dans le pays, selon lui, comme causes du nouveau positionnement de l’ADP-Maliba, présidé par Amadou Thiam, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. « Il faut comprendre que cette décision est celle de la base et non pas celle d’un seul homme politique », ajoute Cheick Oumar Diallo.
L’heure n’est pas au bilan tant qu’on n’arrive pas au bout du mandat présidentiel
Une décision qui n’est cependant pas une surprise totale, étant donné que l’ADP-Maliba avait déjà demandé à la majorité présidentielle de suspendre ses activités en son sein, le temps de consulter sa base. « Nous respectons leurs décisions. Aucune soustraction n’est souhaitée et la majorité se réorganisera par rapport à ceux qui sont dedans », confie Boubacar Touré, chargé de communication du RPM. « L’heure n’est pas au bilan tant qu’on n’arrive pas au bout du mandat présidentiel », ajoute-t-il.
Aliou Diallo, président d’honneur du parti, était cependant un poids lourd de l’entourage d’IBK. Il fut le principal financier de la campagne de ce dernier en 2013 et son parti l’un des premiers soutiens du candidat IBK. L’ADP-Maliba dispose de quatre députés à l’Assemblée nationale et son retrait de la majorité – une première sous l’ère IBK – bouleverse la scène politique nationale.
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