Kenya : acquittés dans une affaire de cybercriminalité, des Taïwanais expulsés vers la Chine

Après une première vague d’expulsion en avril, Nairobi a renvoyé dimanche soir vers la Chine cinq Taïwanais qui avaient été récemment acquittés au Kenya dans une affaire de cybercriminalité, provoquant la colère de Taipei.

Une manifestation anti-Pékin à Taipei. © Sam Yeh/AFP

Une manifestation anti-Pékin à Taipei. © Sam Yeh/AFP

Publié le 8 août 2016 Lecture : 1 minute.

« Nous exprimons notre vive protestation auprès du gouvernement kenyan », a indiqué, le 8 août dans un communiqué,  le ministère taïwanais des Affaires étrangères. « Nous regrettons que les autorités kényanes cèdent aux pressions de la Chine et envoient de force cinq suspects de notre pays en Chine. »

Même son de cloche du côté du Conseil des affaires continentales, l’organisme taïwanais chargé de la politique vis-à-vis de Pékin, qui a également protesté auprès de la Chine. « La partie chinoise n’a pas tenu compte de nos appels répétés contre la déportation de nos citoyens en Chine et blesse le peuple taïwanais », a-t-il déclaré.

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Vendredi, un tribunal de Nairobi a acquitté 35 Chinois et cinq Taïwanais qui avaient été arrêtés en 2014 pour utilisation illégale d’équipements de télécommunication et étaient soupçonnés d’appartenir à un réseau cybercriminel. Tous avaient plaidé non coupable et avaient été maintenus en détention provisoire. Le tribunal a ordonné leur renvoi dans leur pays d’origine. Problème : les cinq Taïwanais ont été envoyés en Chine à bord d’un vol qui a quitté le Kenya vers minuit dimanche soir, ont annoncé des responsables taïwanais.

Risque de procès inique en Chine

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International avait pourtant appelé vendredi le Kenya à s’assurer que les Taïwanais soient bien reconduits à Taïwan, observant que leur droit à un procès équitable risquait d’être bafoué en Chine.

En avril, le Kenya avait déjà envoyé en Chine 45 Taïwanais, suscitant déjà de vives protestations de Taipei, qui accusait Pékin d’enlever ses ressortissants et d’avoir « illégalement » fait pression sur le gouvernement kényan.

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Fin avril, la Malaisie avait également renvoyé en Chine populaire 32 Taïwanais dans une affaire de fraude aux télécoms. Le Cambodge a aussi fait de même.

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