L’agence Moody’s attribue sa première notation au Cameroun

Le Cameroun a été noté « B2 » pour ses obligations en monnaie locale et en devises étrangères. L’agence new-yorkaise met en avant les challenges liés à l’exposition du pays au choc pétrolier, de même qu’une croissance potentielle soutenue par les investissements dans les infrastructures.

Bitumage de la route vers la ville de Ngaoundéré, au Cameroun. Moody’s salue les investissements dans les infrastructures routières du pays. © Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

Bitumage de la route vers la ville de Ngaoundéré, au Cameroun. Moody’s salue les investissements dans les infrastructures routières du pays. © Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar

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Publié le 8 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport publié vendredi 05 août, à la clôture des marchés financiers, l’agence de notation américaine Moody’s a rendu publique sa première évaluation de la notation souveraine du Cameroun.

Une notation décidée à l’initiative de l’agence elle-même – et non des autorités de Yaoundé – et qui intervient un peu moins d’un an après l’émission par le Cameroun de son premier emprunt obligataire international : 750 millions de dollars, au taux de 9,5 % pour une maturité de dix ans.

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Perspectives stables

Les obligations du pays en monnaie locale et en devises étrangères sont notées « B2 », avec une perspective stable. Cette notation correspond à la catégorie des obligations dites « hautement spéculatives », en ligne avec la note « B » accordée au pays d’Afrique centrale par les deux autres grandes agences internationales Standard & Poor’s et Fitch Ratings.

Si dans son rapport l’agence rappelle le risque que fait courir l’exposition du pays au secteur pétrolier (50 % des exportations et 23 % des recettes fiscales selon les estimations de Moody’s), elle met en avant le potentiel « largement sous-développé des ressources naturelles dans l’agriculture, le gaz naturel, l’hydroélectricité et le secteur des minéraux ».

À ce titre, Moody’s estime qu’ »en mettant l’accent sur l’élimination des goulets d’étranglement dans les ports, l’électricité et les infrastructures de transport », la Stratégie de croissance et de l’emploi du Cameroun (Vision 2035) et le Plan triennal 2015-17 d’investissement d’urgence « soutiennent des perspectives de croissance potentielle accrue pour le pays, avec une croissance du PIB réel projetée à 5 % en moyenne au cours des cinq prochaines années ». Le PIB réel du Cameroun a crû de +5,8 % en 2015, contre +5,9 % en 2014 selon l’Institution national de la statistique.

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Endettement

Moody’s souligne toutefois la hausse de la dette du secteur public. Selon ses estimations, celle-ci devrait atteindre 34,3 % du PIB en 2017, en raison notamment des investissements prévus par le gouvernement, contre 22,3 % en 2014 et 9,7 % en 2008 – dans le sillage de l’annulation d’une partie des créances du Cameroun dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très endettés (HIPC) des institutions de Bretton Woods.

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Parmi les facteurs pouvant entraîner une révision à la hausse de la notation du Cameroun figurent selon Moody’s : une croissance plus forte que prévu et une hausse des revenus grâce à Vision 2035 et au Plan triennal, ainsi qu’une évolution plus modérée de l’endettement du pays.

En revanche, une détérioration plus marquée des indicateurs fiscaux et de la dette, ainsi qu’un choc négatif sur les termes de l’échange (le pouvoir d’achat des exportations du pays) et une dégradation de la situation sécuritaire – le Cameroun est exposé à la menace du groupe terroriste Boko Haram – pourraient entraîner une baisse de la note du pays.

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