Centrafrique : une employée de la Minusca enlevée à Bangui par des hommes du « général Andilo »
Au lendemain du rapt d’une Française, en mission humanitaire en Centrafrique, les miliciens anti-balaka ont enlevé mardi matin une autre expatriée, membre de la mission onusienne dans le pays, à Bangui, selon des sources sécuritaires dans la région.
Des soldats de la force Eufor en patrouille à Bangui, le 19 janvier 2015. © AFP
Publié le 20 janvier 2015 Lecture : 1 minute.
"Une collègue de bureau qui se rendait au travail a été kidnappée ce matin [20 janvier] par un groupe d’hommes armés assimilés à des anti-balaka. Elle se trouvait en compagnie d’un autre collègue de nationalité ougandaise à bord de notre véhicule, un mini-bus UN, chargé de ramasser le personnel tous les matins pour les déposer au bureau", a annoncé à l’AFP une source au sein de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
Un enlèvement qui intervient au lendemain d’un premier rapt de deux humanitaires dont une Française de 67 ans, travaillant pour le compte de l’ONG médicale catholique Coordination diocésaine de la santé (CODIS).
Le frère d’Andilo à la manoeuvre
Il s’agirait d’actes de représailles des miliciens après l’arrestation samedi de l’un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, autoproclamé "général Andilo". Des négociations avaient pourtant bien avancé le 19 janvier pour obtenir la libération de la Française enlevée, selon plusieurs sources sécuritaires. Mais lorsque le frère de Rodrigue Ngaïbona (le vrai nom du général Andilo) est entré dans la danse, tout a capoté. Ce dernier a exigé sa libération, promettant la poursuite des kidnappings si sa requête n’était pas satisfaite.
Tôt ce matin, des miliciens ont alors tenté d’intercepter un bus transportant les pilotes du service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS) à Bangui. Avant de réussir à s’emparer d’un autre bus qui transportait une employée de la Minusca. Ils ont laissé partir son chauffeur, changé de véhicule dans le centre-ville de la capitale centrafricaine et se seraient dirigés vers Damara, au nord de Bangui, fief du "général Andilo".
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Par Trésor Kibangula et Vincent Duhem
