Nigeria : la FAO à la recherche de 10 millions de dollars pour endiguer la crise alimentaire dans le Nord-Est
Dans les États de Borno, de Yobe et d’Adamawa, dans le nord-est du Nigeria, plus de 3 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aiguë, selon la FAO qui a lancé mardi un cri d’alarme pour apporter une aide agricole d’urgence à 385 000 d’entre elles.
Des déplacés internes dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, le 8 décembre 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA
« Ces populations ont besoin d’une aide urgente pour rétablir leurs moyens d’existence, qui dépendent principalement de la production agricole, de la pêche artisanale, de l’aquaculture et de la production animale » a déclaré M. Bukar Tijani, sous-directeur général et représentant régional de la FAO pour l’Afrique, dans un communiqué rendu public le 9 août à Rome, siège de cette organisation humanitaire des Nations unies.
« Il est nécessaire d’agir rapidement pour apporter un soutien agricole et pour renforcer les moyens d’existence de 385 000 personnes dans le nord-est du Nigeria », a indiqué la FAO, précisant que « plus de 3 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë dans les États de Borno, de Yobe et d’Adamawa.
Faire face à la saison sèche
Pour leur venir en aide, l’organisation intergouvernementale « a besoin de toute urgence de 10 millions de dollars ». Une somme pouvant servir à « fournir des semences, des engrais et de l’équipement d’irrigation à l’approche de la saison sèche ».
« Avec les financements reçus jusqu’à présent, la FAO a réussi à améliorer la sécurité alimentaire de plus de 123 000 personnes en leur permettant de cultiver pendant la saison des pluies », a expliqué Tim Vaessen, coordinateur des opérations d’urgence de l’organisation au Nigeria. Mais « cette aide n’atteint qu’une infime partie des populations qui sont dans le besoin », a-t-il rappelé.
Risque de radicalisation de la jeunesse
C’est pourquoi la FAO cherche une aide urgente pour apporter un soutien agricole notamment aux déplacés internes qui ont fui les exactions de Boko Haram ainsi qu’à leurs familles d’accueil dont les moyens d’existence agricole et pastorale se sont gravement fragilisés à cause du climat sécuritaire.
« Ne pas relancer l’économie rurale risquerait de leur porter grandement préjudice avec (…) le risque de radicalisation de la jeunesse puis l’enrôlement dans des groupes armés », a averti la FAO.
