Jean-Francis Bozizé a été remis en liberté provisoire mais ne doit pas quitter la Centrafrique
Jean-Francis Bozizé est libre, mais pas totalement dépêtré de ses démêlés judiciaires. Arrêté vendredi 5 août à Bangui, le fils de l’ex-président centrafricain François Bozizé a été entendu mardi par un juge d’instruction avant d’être remis en liberté provisoire.
Jean-Francis Bozizé s’est vu notifier les charges pesant contre lui, a affirmé Me Jean-Louis Opalagna. « Nous avons plaidé pour une liberté (provisoire) afin de nous entretenir avec notre client, ce qui nous a été accordé. Toutefois, il a nettement été signifié à Jean-Francis Bozizé l’interdiction formelle de quitter le territoire », a ajouté l’avocat.
Jean-Francis Bozizé, qui fut ministre de la Défense de son père jusqu’à fin 2012, s’est présenté de lui-même vendredi à la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) et s’est « rendu volontairement », avait indiqué vendredi le ministre de la Justice Flavien Mbata.
Lourdes charges
La Minusca, « nantie d’une copie du mandat d’arrêt international délivré à son encontre » en mai 2014, « l’a arrêté et remis aux autorités centrafricaines », a ajouté le ministre, confirmant une information de l’AFP.
Il lui est reproché des détournements de deniers publics lorsqu’il était aux affaires, mais aussi son rôle dans les exactions – tortures, complicité d’assassinat, etc. – commises par les milices chrétiennes anti-balaka réputées proches de son père durant la crise qu’a traversé le pays ces trois dernières années.
En exil, l’ex-président Bozizé fait de son côté l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la cour d’appel de Bangui en juillet 2013 pour « assassinats », « tortures » et « incitation à la haine et au génocide », entre autres chefs d’accusation.
Un retour pour récupérer ses avoirs gelés ?
Jean-Francis Bozizé, âgé d’une quarantaine d’années, était arrivé le 3 août à Bangui en provenance de Nairobi, où séjournent plusieurs fils Bozizé. Il avait quitté la Centrafrique en mars 2013, peu après le renversement de son père par la coalition à dominante musulmane Séléka.
« Confronté au gel de ses avoirs tout comme d’autres membres de la famille ou personnalités de l’ancien régime, il cherchait à regagner le pays où il détient certains biens », ont affirmé des proches à l’Agence France-presse. Son passeport diplomatique lui avait été récemment confisqué à Dakar.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?