Standard & Poor’s rétablit à « B- » la note du Congo-Brazzaville
L’agence américain a sorti la notation souveraine du pays de la catégorie « défaut partiel », après que Brazzaville s’est acquitté d’un arriéré sur un emprunt international. Standard & Poor’s souligne toutefois de la baisse des actifs liquides externes du pays.
Dans un communiqué publié dans la soirée du mardi 09 août, à la clôture des marchés financiers européens, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a annoncé avoir relevé à « B-« , avec une perspective stable, la note sur les obligations souveraines de long terme du Congo-Brazzaville.
S&P l’avait abaissée la semaine dernière à « SD/D », dans la catégorie des obligations en défaut partiel, après que Brazzaville a échoué à régler l’échéance de juin 2016 de son eurobond 2007-2029, en raison d’une « erreur administrative ».
Un arriéré dont le gouvernement congolais s’est acquitté lundi soir auprès des détenteurs des obligations de cet emprunt international, selon les informations de l’agence de compensation Euroclear. Un paiement du même ordre (environ 0,2 % du PIB) est attendu en décembre. Le dernier paiement sur cette dette est attendu en 2029.
Financer le déficit
Dans son rapport, l’agence de notation se penche sur l’évolution des réserves internationales du pays.
Standard & Poor’s estime « qu’après plusieurs années d’excédents budgétaires, la situation financière du Congo s’est détériorée depuis 2014, avec un déficit dépassant -10 % du PIB en 2015 », conséquence du recul du prix du pétrole, principale source de devises étrangères du pays.
« Nous prévoyons que le déficit budgétaire atteindra en moyenne -6% du PIB entre 2016 et 2019 », indique S&P dans son rapport.
L’agence rappelle que « pour financer le déficit budgétaire, le gouvernement a jusqu’à présent choisi de retirer une grande partie de ses dépôts à la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC), qui ont chuté d’environ -40 % en 2015, et de ses actifs détenus en Chine, qui ont chuté d’environ -50 % en 2015 ».
Selon les estimations de Standard & Poor’s, les réserves extérieures du pays à la BEAC ont baissé à un peu plus de 2 milliards de dollars [un rapport du FMI les projetait, en revanche, à 2 194 milliards de F CFA (3,65 milliards de dollars) l’an dernier].
Avoirs extérieurs
En raison de cette « baisse des avoirs extérieurs liquides » du Congo-Brazzaville et de l’aggravation du déficit des comptes courants (attendu à -15 % du PIB entre 2016 et 2019, contre -5,2 % en 2014 et une excédent de +3,7 % en 2010), l’agence de notation estime que la dette extérieure nette [net external liabilities] devrait atteindre 392 % des recettes des transactions courantes cette année, avant de reculer lentement à 321 % en 2019.
Elle était inférieure à 100 % au début de la décennie.
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