Le calvaire des réfugiés parqués par l’Australie sur l’île de Nauru
Le quotidien britannique The Guardian a révélé mardi 10 août l’existence de plus de 2000 documents confidentiels rapportant des incidents survenus dans des centres d’accueil de migrants sur la petite île de Nauru, à plusieurs milliers de kilomètre des côtes australiennes. Les abus sexuels sur mineurs y seraient particulièrement nombreux.
Entre 2013 et 2015, 1086 incidents – sur les 2116 rapports confidentiels dont le Guardian a eu connaissance – impliquant des mineurs ont été répertoriés sur l’île de Nauru. Selon le quotidien britannique, les rapports ont été rédigés par des gardiens, enseignants et travailleurs sociaux sur l’île.
Ces témoignages mettent à nu la laideur d’un système de détention mis en place par l’Australie et donnent à réfléchir sur les traitements infligés aux réfugiés. « Les agressions, abus sexuels, tentatives d’automutilation, maltraitances des enfants sont le quotidien des demandeurs d’asile », lit-on dans l’article.
Dans cet enfer de tous les jours, les mineurs sont les plus exposés : « Plus de la moitié des actes d’abus concernent les enfants alors qu’ils ne représentent que 18% de la population des camps de détention », précise le journal, indiquant que les documents analysés font état de « 59 agressions sexuelles sur mineur et 30 cas d’automutilation ».
Sortir de l’impasse
Selon le Guardian, ce scandale illustre parfaitement « l’impasse » dans laquelle les autorités australiennes se trouvent lorsqu’il s’agit d’apporter une solution à la question des demandeurs d’asile : « L’Australie a exporté ses centres de détention offshore à Nauru et sur l’île de Manus en Papouasie Nouvelle Guinée (des États indépendants, ndlr). Tout demandeur d’asile qui arrive en Australie par bateau est immédiatement placé dans l’un de ces centres. »
Le journal espère, à travers ces révélations, contribuer à mettre un terme à la souffrance des nombreux demandeurs d’asile parqués au beau milieu du Pacifique, dans des structures gérées par une société privée, Wilson Security, coûtant plus d’un milliard d’euros par an au contribuable australien.
Les Nauru leaks ont été dévoilés seulement trois semaines après la publication d’images présentant des traitements dégradants sur des mineurs en détention. Les autorités australiennes avaient alors annoncé l’ouverture d’une enquête.
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