Togo : grève à la Société nouvelle des phosphates
Les employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont déclenché mercredi une grève de 72 heures pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail.
À l’appel du syndicat des mines du Togo, les ouvriers du site d’extraction de Hahatoé (environ 40 km au nord de Lomé) et de l’usine de traitement de Kpémé (40 km à l’est de Lomé) ont abandonné le travail, a appris mercredi l’AFP de source syndicale.
« Les discussions entamées depuis 2013 avec les responsables de la société autour de nos revendications en vue d’une amélioration de nos conditions de vie et de travail piétinent », a déclaré à l’AFP, Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.
« Les salaires ne sont pas conformes à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo. Les ouvriers n’ont pas de tenues vestimentaires ni de chaussures de sécurité sur les lieux de travail. Nous allons appeler à de nouvelles grèves les semaines à venir si rien n’est fait. Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu’au bout », a-t-il souligné.
Une production nationale en forte régression
Dans les années 1980 et 1990, les phosphates constituaient la principale source de recettes d’exportation et représentaient 40 % des recettes de l’État. Mais la production annuelle du pays a énormément régressé, passant de 3,39 millions de tonnes en 1989 à 800 000 en 2009, à cause de la vétusté des installations, d’une mauvaise gestion et de l’incapacité de l’Office togolais des phosphates puis de l’International Fertilizers Group-Togo (dissous) à investir.
Depuis 2010, le gouvernement a mis en place un plan de relance de la filière estimé à plus de 200 milliards de F CFA (près de 305 millions d’euros) d’investissements sur la période 2011-2015 afin de doper la production. Cette stratégie s’est appuyée sur la SNPT.
Une première phase a consisté à remettre à niveau et à moderniser toutes les installations existantes et à ouvrir deux nouvelles mines, à Dagbati et à Nyita, dans le sud du pays, près de Lomé. La seconde phase a porté sur l’acquisition de moyens logistiques de pointe.
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