Accusé d’envoyer des forces spéciales en Libye, le gouvernement italien refuse de confirmer

Le gouvernement italien a refusé de confirmer une information diffusée jeudi par la plupart des médias du pays, selon laquelle Rome aurait envoyé des forces spéciales en Libye. L’opposition accuse le Premier ministre Matteo Renzi d’entraîner discrètement l’Italie dans une guerre.

Des soldats italiens à Herat, en Afghanistan, le 18 février 2014 © afp.com – Aref Karimi

Des soldats italiens à Herat, en Afghanistan, le 18 février 2014 © afp.com – Aref Karimi

Publié le 11 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Des dizaines de militaires italiens seraient présents en Libye depuis la semaine dernière, selon la presse italienne. Le quotidien La Repubblica évalue leur nombre à 50. Ces militaires seraient chargés de superviser les opérations de déminage ainsi que l’entraînement des forces du gouvernement d’union nationale (GNA) qui mènent l’offensive contre le groupe État islamique dans son bastion de Syrte, au nord du pays.

Refus de confirmer

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Le gouvernement de centre-droit italien a refusé de confirmer cette information. « Nous n’avons pas de mission militaire en Libye. Si nous en avions, le parlement en aurait été informé », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Paolo Gentiloni au quotidien Corriere della Sera.

À la question de savoir si cette réponse pouvait aussi s’appliquer aux services secrets italiens, le ministre a répondu : « Par définition, je ne commente pas les opérations classées secret défense ».

Controverse autour d’un article de loi 

Une loi controversée adoptée l’année dernière, l’ « article 7bis », donne la possibilité au Premier ministre d’envoyer des forces spéciales dans des zones de combat afin d’y effectuer des missions de renseignement sans l’aval du parlement. Le lancement de ces missions doit être communiqué au comité parlementaire supervisant l’action des services de renseignement, mais la décision ne doit pas être rendue publique.

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Les médias italiens ont indiqué que ce comité avait été secrètement informé du déploiement de ces troupes la semaine dernière, ce qui suscite aujourd’hui l’indignation de l’opposition, qui accuse Matteo Renzi d’abuser de l’article 7bis en vue d’entraîner discrètement l’Italie dans une guerre en Libye.

« Ce texte évoque clairement l’envoi d’hommes en renfort pour les opérations de renseignement, ce qui n’a rien à voir avec ce que font actuellement les forces spéciales en Libye », dénoncent les parlementaires du Mouvement Cinq Étoiles, la force la plus populaire du pays.

Le gouvernement nous embarque dans un théâtre de guerre sans le consentement du parlement

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L’Italie entraînée dans une guerre ?

« Dans un premier temps avec la concession sur nos bases (l’Italie permet aux avions et aux drones américains d’utiliser son espace aérien ainsi que ses bases militaires afin de mener des frappes sur Syrte, ndlr) et maintenant avec nos propres hommes sur le sol, le gouvernement nous embarque dans un théâtre de guerre sans le consentement du parlement », s’indigne le Mouvement Cinq Étoiles.

Cette semaine, le Washington Post révélait que des forces spéciales américaines apportaient également pour la première fois leur aide au gouvernement libyen à Syrte.

Selon des sondages récents, 80% de la population italienne est opposée à l’implication de leur pays dans les combats en Libye, ancienne colonie italienne.

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