Dieu n’est plus heureux en France

Conséquence de la multiplication des agressions antisémites, les Juifs immigrent de plus en plus massivement en Israël.

Quatre personnes ont été assassinés dans l’hyper cacher, le 9 janvier. © ERIC FEFERBERG / AFP

Quatre personnes ont été assassinés dans l’hyper cacher, le 9 janvier. © ERIC FEFERBERG / AFP

ProfilAuteur_JeanMichelAubriet

Publié le 22 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

"Wie Gott in Frankreich leben" ["heureux comme Dieu en France"], disaient jadis, avec envie, les Juifs allemands. Tel n’est plus vraiment le cas, et la sanglante prise d’otages du 9 janvier dans le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes (4 morts) ne risque pas d’arranger les choses. C’est une réalité : l’inextricable conflit israélo-palestinien a trouvé dans ce pays un tragique prolongement. À la brutalité, au refus de tout compromis manifesté par Benyamin Netanyahou et ses alliés répond, depuis le déclenchement de la seconde Intifada, en 2000, la multiplication des actes antisémites, certains d’une extrême gravité, perpétrés par de jeunes musulmans français issus de l’immigration.

Pour éviter de jeter de l’huile sur le feu, le président Hollande avait souhaité ne pas inviter le Premier ministre israélien à la grande manifestation du 11 janvier entre République et Nation. À en croire la chaîne israélienne Channel 2, celui-ci s’est littéralement imposé. Pour maintenir un semblant d’équilibre, les autorités françaises, très agacées mais soucieuses d’éviter un clash, ont alors invité le président palestinien Mahmoud Abbas…

la suite après cette publicité

Il va de soi qu’au-delà de l’hommage bien naturel aux victimes de la tuerie de Vincennes les considérations de politiques intérieure française n’étaient pas absentes de la cérémonie organisée dans la soirée du 11 janvier à la Grande Synagogue de la Victoire. Chacun sait que la communauté juive de France est à ce jour majoritairement acquise à Nicolas Sarkozy…

>> Lire aussi : Lassana Bathily, le migrant malien devenu héros français

Tous les ténors étaient là : Hollande, Valls (dont l’épouse, la violoniste Anne Gravoin, est d’origine juive) et ce même Sarkozy, bien sûr, mais aussi Claude Bartolone et Gérard Larcher, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Anne Hidalgo, le maire de la capitale, et beaucoup d’autres. La veille, avec son tact habituel, Netanyahou avait rappelé aux Juifs français qu’Israël est "leur foyer", ce qui lui avait valu cette sèche réplique du chef du gouvernement : "La place des Juifs de France est en France."

Reste que le vent souffle en faveur de Netanyahou. Selon l’Agence juive, 7 000 Français de confession juive – un record – ont décidé l’année dernière de faire leur aliya, autrement dit de s’installer en Israël. Ils n’étaient que 3 400 en 2013 et 1 900 en 2012.

la suite après cette publicité

La très grande majorité d’entre eux craignaient tout simplement pour leur sécurité.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires