Burkina : Fespaco’mme les autres
Malgré le changement de régime au Burkina et la menace Ebola, le prestigieux festival panafricain aura bien lieu. Avec quelques changements au programme.
L e 24e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), qui se tiendra du 28 février au 7 mars, ne sera pas, à bien des égards, une énième déclinaison de l’événement cinématographique le plus important du continent. D’abord, parce que cette édition a été préparée pendant les derniers mois de 2014 à Ouagadougou, alors que le Burkina Faso était en pleine révolution.
Ensuite parce que Michel Ouédraogo, directeur général du Fespaco et ancien responsable de la presse gouvernementale, a été remercié et remplacé par Ardiouma Soma, l’un de ses adjoints, longtemps chargé de la programmation. Enfin, parce que le règlement de cette compétition couronnée par l’Étalon d’or de Yennenga a sensiblement évolué : désormais, les films de la diaspora africaine et, surtout, ceux réalisés selon la technique du numérique, pourront prétendre aux récompenses les plus prestigieuses.
Cette année pourtant, le Fespaco a tout simplement bien failli ne pas avoir lieu, à l’instar du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), carrément annulé. Non pas en raison de la chute du régime de Blaise Compaoré – lequel tenait par le passé à apparaître au premier rang des supporters de la manifestation et à recevoir en son palais les personnalités du festival. Mais en raison des craintes suscitées par les ravages du virus Ebola.
C’est finalement Michel Kafando, le président de la transition, qui a décidé, début janvier, que le Burkina n’étant pas touché par l’épidémie, cette manifestation si importante pour le pays aurait lieu coûte que coûte.
700 films candidats
Parmi les 700 films candidats – deux fois plus que lors des éditions précédentes grâce à l’irruption du numérique -, 134 ont été sélectionnés et 20 convoiteront les Étalons.
Le grand favori de la compétition sera évidemment Timbuktu, du Mauritanien Abderrahmane Sissako – déjà primé à Ouagadougou en 2003 pour En attendant le bonheur. Parmi les outsiders, à coup sûr Rapt à Bamako, encore inédit, qui signe le retour sur grand écran du Malien Cheick Oumar Sissoko (Étalon d’or pour Guimba en 1995). Mais il faudra aussi compter avec l’audacieux Égyptien Ahmed Atef, la Sénégalaise Dyana Gaye, la Tunisienne Raja Amari… et bien d’autres encore.
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