Venezuela : Nicolás Maduro, la tête dans le gaz

Alors que le Venezuela s’enfonce dans la crise, son président peine à trouver des soutiens. Et si la chute du pétrole précipitait la sienne ?

Dur de reprendre le flambeau du charismatique Hugo Chávez. © Newscome/Sipa

Dur de reprendre le flambeau du charismatique Hugo Chávez. © Newscome/Sipa

Publié le 23 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

La tournée de Nicolás Maduro était-elle vraiment nécessaire ? s’interrogent les Vénézuéliens. Alors que le pays, grand producteur de pétrole, souffre de la chute de ses cours, leur président, manifestement aux abois, est parti chercher de l’aide à Alger, Pékin, Moscou ainsi qu’auprès de plusieurs membres moyen-orientaux de l’Opep (Iran, Qatar et Arabie saoudite). En vain.

Il n’a réussi à obtenir ni argent frais ni la mise en place d’une stratégie conjointe des pays producteurs pour faire remonter les prix de l’or noir. Même sa rencontre de dernière minute avec Vladimir Poutine, dont le pays est frappé du même mal, n’a pas donné de résultats concrets. En raison du ralentissement économique mondial, en particulier en Europe, et de l’indépendance pétrolière grandissante des États-Unis, la baisse des cours s’est accélérée de plus de 50 % au cours du dernier semestre, et le baril est passé au-dessous des 50 dollars. Et ce n’est qu’un début, selon les experts.

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Effondrement du marché pétrolier

Alors que les exportations d’hydrocarbures représentent 25 % de son PIB, le Venezuela est durement touché. Le défunt président Hugo Chávez finançait sa politique sociale grâce à la manne pétrolière 200 000 barils envoyés chaque jour dans treize pays, dont Cuba. Mais il a légué à son vice-président Nicolás Maduro, qui lui a succédé en 2013, une économie fragile, avec une inflation supérieure à 20 %. L’effondrement du marché pétrolier n’a fait qu’aggraver les choses : envolée des prix, pénuries alimentaires, tensions sociales… Le système de redistribution sur lequel repose le régime se désintègre.

La Banque centrale du Venezuela a annoncé que le pays était entré en récession. Et les Vénézuéliens ne sont plus que 22 % à soutenir leur leader. De retour à Caracas, Maduro devra prendre des mesures pour éviter le défaut de paiement et redonner confiance aux investisseurs. Mais à quel prix ? L’opulence pétrolière est révolue, et la tournée du président, qui, selon l’opposition, aurait coûté 1,3 million de dollars, a relancé les rumeurs de coup d’État.

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