Pétrole : la demande mondiale en berne en 2017, selon l’AIE

La croissance de la demande mondiale de pétrole pâtira en 2017 de prévisions économiques assombries par le Brexit, a estimé jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), sans toutefois remettre en question la perspective d’un rééquilibrage du marché de l’or noir.

Vue d’une plateforme d’exploration pétrolière de l’italien ENI. © www.eni.com

Vue d’une plateforme d’exploration pétrolière de l’italien ENI. © www.eni.com

Publié le 12 août 2016 Lecture : 2 minutes.

La consommation de pétrole continuera à croître dans le monde l’an prochain, mais à un rythme un peu moins soutenu qu’anticipé précédemment, a détaillé l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole, rendu public le jeudi 11 août.

La hausse ralentira de 1,4 million de barils par jour (mbj) en 2016 (à 96,3 mbj) à 1,2 mbj l’an prochain (à 97,5 mbj), contre une précédente estimation de 1,3 mbj.

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« Bien que supérieure à la tendance, la prévision pour 2017 est inférieure de 0,1 mbj par rapport à nos anticipations précédentes en raison de perspectives macroéconomiques plus faibles », a-t-elle expliqué.

Soutien sous-jacent

En juillet, le Fonds monétaire international (FMI) avait abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, en avertissant que des incertitudes prolongées sur la sortie programmée du Royaume-Uni de l’UE pourraient entraîner un ralentissement plus drastique encore.

L’AIE note aussi que « le soutien sous-jacent apporté par des prix du pétrole bas diminue » l’an prochain, alors que les cours ont rebondi depuis le plancher atteint en janvier, même s’ils restent contenus à un peu plus de 40 dollars le baril en raison de stocks surabondants et de signes d’une offre élevée.

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« Pas de surproduction »

Pourtant, il n’y aura « pas de surproduction au second semestre de cette année », a assuré l’agence basée à Paris, prédisant « une forte baisse » des stocks.

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Les stocks mondiaux de produits raffinés ont en effet commencé à décliner à partir du deuxième trimestre, et la tendance devrait se poursuivre sur le reste de l’année, a-t-elle estimé, ce qui « attisera l’appétit des raffineurs pour le pétrole brut et contribuera à renforcer durablement l’équilibre pour le brut ».

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait aussi confirmé mercredi entrevoir un rééquilibrage du marché pétrolier en 2017.

Parallèlement, l’offre est globalement en baisse. En juillet, la production a augmenté de 0,8 mbj par rapport au mois précédent. Mais sur un an, elle a décliné de 215 000 bj, la forte hausse au sein de l’Opep n’ayant pas permis de compenser le déclin observé dans les pays n’appartenant pas au cartel.

Niveau record en Arabie saoudite

Chef de file de l’Opep, engagée dans une bataille des parts de marché avec les Etats-Unis, l’Arabie saoudite a pompé à un niveau record en juillet (10,62 mbj), portant la production du cartel à 33,39 mbj, un plus haut en huit ans: c’est 150 000 bj de plus sur un mois et 680 000 bj sur un an.

Après de gigantesques feux de forêts au printemps, l’offre en provenance du Canada a rebondi le mois dernier, contribuant à l’augmentation de 550 000 bj dans les pays hors Opep, à 56,7 mbj.

Mais sur un an, la production en provenance de ces pays, parmi lesquels les Etats-Unis, le Canada, la Chine et le Mexique, a chuté de près de 1,1 mbj. Sur l’ensemble de l’année 2016, elle devrait décliner de 0,9 mbj à 56,6 mbj, avant une reprise de 0,3 mbj en 2017.

Ce dernier chiffre a été légèrement relevé par rapport à la prévision précédente (0,2 mbj), en raison du redémarrage attendu du projet pétrolier géant de Kachagan, au large du Kazakhstan.

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