Le Kenya veut démarrer sa production de brut en 2017
Le pays espère démarrer sa production dès le second semestre 2017, avec 2 000 barils de brut par jour, avant d’accroître la cadence à 4 000 barils.
Le gouvernement kényan a approuvé le jeudi 11 août le plan national pour le développement et la commercialisation de pétrole.
Dans un communiqué, l’exécutif de Nairobi indique qu’ »après le succès du Kenya dans l’exploration pétrolière à Turkana County [comté situé au nord-ouest du pays, ndlr] où d’importants gisements ont été découverts par Tullow Oil en 2012, le pays se prépare maintenant à une exploitation commerciale complète ».
En vertu du plan approuvé jeudi, le gouvernement finalise un accord sur la commercialisation et les infrastructures qui va « faciliter la création d’un marché international pour le brut kényan ».
Infrastructures
Nairobi table sur une production de 2 000 à 4 000 barils par jour, qui seront transportés par camions et par trains du bassin de South Lokichar, à Turkana County, à la ville portuaire de Mombasa, où ils seront raffinés à l’usine de Kenya Petroleum.
Cette raffinerie, d’une capacité de 35 000 barils par jour, a arrêté ses activités fin 2013. Elle devrait être remise à niveau et relancée dans le cadre du plan approuvé par le gouvernement kényan.
Aussi, un investissement de 3,2 milliards de shillings kényans (28 millions d’euros) a été approuvé par le gouvernement pour la réparation des infrastructures routières qu’emprunteront les cargaisons de brut extraites de South Lokichar.
Le début de cette production est attendu à partir du second semestre 2017, selon Tullow Oil cité par l’agence américaine Associated Press.
La production kényane sera assurée dans un premier temps par Tullow Oil et ses partenaires (le danois Maersk Oil et le canadien Africa Oil), à partir du bassin de South Lokichar, où des réserves recouvrables pouvant atteindre 750 millions de barils ont été mises à jour.
Selon un plan de développement présenté en décembre 2015 au gouvernement kényan, Tullow Oil vise une production de 60 000 à 100 000 barils par jour sur le bassin de South Lokichar.
Oléoduc
À plus long terme, le plan de développement pétrolier du Kenya prévoit la construction de l’oléoduc reliant le gisement de South Lokichar au futur port de Lamu. Sa construction a été validée jeudi par le gouvernement.
Cette infrastructure s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet évalué à au moins 18 milliards d’euros – les estimations ont fluctué dans le temps – dénommé « Lapsset » et qui ambitionne de connecter des oléoducs pour transporter le brut éthiopien, sud-soudanais, kényan et ougandais jusqu’au port entièrement à construire de Lamu, dans le nord de la côte kényane.
Le projet s’accompagne également d’importantes infrastructures de transport (aéroports, routes et lignes ferroviaires).
En avril dernier, l’Ouganda a renoncé au pipeline de Lamu pour faire transiter son pétrole jusqu’à l’océan Indien, privilégiant un tracé passant par la Tanzanie.
Nairobi entend néanmoins poursuivre ce projet, comme l’indique clairement la décision de jeudi.
Pays de transit
Le Kenya est aujourd’hui un important importateur de pétrole – le pays sert de zone de transit pour ses voisins enclavés, l’Ouganda notamment.
En 2014, le Kenya a importé plus de 90 000 barils de produits pétroliers raffinés par jour, soit 20 000 de plus que l’année précédente, selon les chiffres du Bureau national des statistiques du Kenya, cités par le département américain de l’Énergie.
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