Présidentielle au Gabon : ABO à la recherche du K.-O.

Ali Bongo Ondimba, le président gabonais sortant, candidat à sa propre succession, a lancé samedi sa campagne au stade de l’Amitié sino-gabonaise d’Angondjé près de Libreville.

Ali Bongo Ondimba en campagne présidentielle, le 23 août 2009. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

Ali Bongo Ondimba en campagne présidentielle, le 23 août 2009. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

Publié le 14 août 2016 Lecture : 2 minutes.

L’enceinte de football s’est transformée pour quelques heures en arène politique et les parkings attenants bondés de grosses cylindrées laissaient deviner les grands moyens mis par Ali Bongo Ondimba (ABO) dans une campagne qu’il entend mener à l’américaine.

Candidat porté par la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence, ABO, vêtu d’un costume bleu, a fait son apparition dans le stade sous les regards protecteurs et affectueux de son épouse Sylvie Bongo et de sa mère, Patience Dabany, star de la musique africaine, tout cela accompagné par la grande clameur de partisans au bord de l’hystérie. « La préfecture de police estime l’affluence à 60 000 partisans » annonce à Jeune Afrique, avec un air de satisfaction, un organisateur de la manifestation.

« Tous pour eux, rien pour le peuple »

« Changeons ensemble », le slogan de la campagne se veut une confirmation de la rupture avec le clientélisme étatique et l’amorce d’un système basé sur l’égalité des chances. « Les changements nous attendent. Ensemble, nous devrions aller de l’avant. Changeons ensemble le pays », a martelé le président candidat à l’endroit du public. Et ABO d’utiliser cette tribune pour décocher des fléchettes à ses opposants, tous ou presque dissidents du Parti démocratique gabonais (PDG). Petit florilège.

«  Je connais mes adversaires depuis de nombreuses années, tous pour eux, rien pour le peuple » ; « Ils ont trahi et déçu Omar Bongo, ils ont tué Omar Bongo à petit feu, ils ont tué Omar Bongo avec le mensonge », a-t-il dit. Puis, mimant des pas de boxeur à l’échauffement sur un ring avant un combat, il a promis de battre ses adversaires, leur décochant des coups de poings imaginaires. « Je vais les étaler, je pars pour leur infliger un K.-O. ! »

Treize candidats contre ABO

Le scrutin présidentiel à un seul tour est prévu le 27 août et opposera treize candidats au président sortant. Un chiffre en baisse par rapport au 18 candidatures enregistrées lors de l’élection de 2009.

Parmi les challengers  du chef de l’Etat, on compte notamment plusieurs ex-poids du PDG en rupture avec ABO, dont Jean Ping, plusieurs fois ministres et ex-président de la Commission de l’Union Africaine, Guy Nzouba Ndama, ex-président de l’Assemblée nationale où encore Casimir Oyé Mba.

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