Le Soudan du Sud prêt à discuter avec l’ONU du déploiement d’une force régionale

Le président sud-soudanais a affirmé lundi ne pas être opposé au déploiement de Casques bleus supplémentaires dans son pays tout en réclamant de plus amples discussions, faisant profil bas après l’adoption d’une résolution de l’ONU menaçant le pays d’un embargo sur les armes.

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, le 18 mars 2015. © Jason Patinkin/AP/SIPA

Publié le 16 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous ne sommes pas opposés à toute aide et nous écoutons volontiers les conseils », a déclaré Salva Kiir devant le parlement de Djouba. « Mais l’aide requiert le dialogue et ne devrait pas être imposée au risque de devenir une intervention qui compromet notre souveraineté et diminue notre capacité à gouverner efficacement », a-t-il ajouté.

Sous les applaudissements d’une assemblée largement composée de partisans, le président a prononcé un discours tendant à la conciliation, promettant l’unification de l’armée loyaliste et des ex-rebelles d’ici à mai 2017 ainsi que la mise en oeuvre d’un processus électoral. Des dispositions qui figuraient dans un accord de paix signé en août 2015 mais qui sont restées lettre morte jusqu’à présent.

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Menace d’embargo

Trois jours plus tôt, le Conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé le déploiement de 4 000 Casques bleus supplémentaires pour assurer la sécurité à Djouba et dissuader les attaques contre les bases de l’ONU, soit un mandat plus robuste que celui de l’actuelle mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), forte de 12 000 soldats.

La résolution, adoptée à la suite de combats à l’arme lourde début juillet à Djouba entre les forces gouvernementales et les ex-rebelles répondant aux ordres de l’ancien vice-président Riek Machar, menace également d’imposer un embargo sur les armes si le gouvernement sud-soudanais bloque ce déploiement.

Mais lundi, la référence de Salva Kiir au « dialogue » contrastait avec la rhétorique adoptée ces dernières semaines par le gouvernement sud-soudanais. En amont du vote de l’ONU, il avait tout simplement rejeté le projet de résolution, estimant qu’il sapait la souveraineté du Soudan du Sud, reconnu aussitôt par la communauté internationale après le référendum d’auto-détermination en 2011.

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Riek Machar a fui Djouba lors des récents combats dans la capitale, dont ses troupes sont sorties vaincues, et a été remplacé au poste de vice-président par le ministre des Mines Taban Deng, malgré les protestations de nombre de ses soutiens.

Le camp Machar s’est félicité dans un communiqué de l’adoption de la résolution de l’ONU. « Cela va créer un environnement sécuritaire propice à la mise en œuvre de l’accord de paix ».

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