Afrique du sud : les conditions de logement des mineurs de Marikana toujours « effroyables » selon Amnesty International

Le 16 août 2012, 34 personnes ont été tuées dans des affrontements entre la police et les grévistes de la mine de platine de Marikana, au nord-ouest de l’Afrique du Sud. Les employés de la société Lonmin réclamaient alors des hausses de salaires et de meilleurs conditions de vie. Mais quatre ans plus tard, un rapport montre que rien n’a vraiment changé.

Des femmes longeant les habitations précaires de mineurs à Marikana. © Denis Farrell/AP/SIPA

Des femmes longeant les habitations précaires de mineurs à Marikana. © Denis Farrell/AP/SIPA

Publié le 16 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Les années passent, mais les maux restent. Dans un rapport publié ce lundi 15 août, Amnesty International révèle à partir d’une enquête de terrain que les employés de la compagnie britannique minière Lonmin vivent toujours dans des conditions de logement « effroyables ». Une situation illustrée par le témoignage d’un mineur qui habite dans un campement sauvage: «Les vies que nous avons ici ne sont pas normales. Souvent, nous n’avons plus d’eau, ni d’électricité et nous pouvons rester (ainsi) pendant plusieurs jours», confie t-il à l’ONG.

Plus de la moitié des employés  « n’ont pas de logement adéquat »

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Pourtant, dans un plan social et pour l’emploi datant de  2006, la compagnie minière cotée en bourse avait promis la construction de 5500 logements pour ses employés et la rénovation de foyers non mixtes en logements pour familles ou célibataires.

« Lonmin fournit une longue liste d’excuses souvent contradictoires, et parfois fausses, pour expliquer ses manquements », souligne Amnesty dans son rapport. Un document où il est par ailleurs précisé que près 13 500 employés (sur 20 000 au total) n’auraient pas « de logement adéquat ».

« Le fait que la compagnie ne s’occupe pas de la question du logement de ses employés est à la fois déroutant et totalement irresponsable. Lonmin sait que la situation d’urgence en matière de logement a contribué aux troubles qui, il y a quatre ans, ont coûté la vie à des dizaines de mineurs« , dénonce Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Rien n’a vraiment changé, les conditions de vie sont vraiment affligeantes. Les logements en tôle pullulent et l’entreprise n’a rien fait », abonde Chris Molebatse auprès de l’AFP. Celui-ci milite pour de meilleurs droits pour les habitants de la région.

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Nouvelles promesses

Selon l’AFP,  l’entreprise Lonmin aurait adressée une lettre à Amnesty International, début août, leur annonçant avoir dégagé un budget de 100 millions de rands (6,7 millions d’euros) par an pour construire des maisons à ses 13 500 travailleurs dans le besoin.

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Par ailleurs, Lonmin aurait fait don de 50 hectares de terrain au gouvernement, dans le but d’y construire des logements notamment destinés aux employés de la compagnie. Les mineurs pourraient même s’attribuer directement la propriété de quelques maisons.

Mais pour Amnesty, qu’il s’agisse d’un mensonge ou non, devenir propriétaire n’est pas franchement la priorité des mineurs. « Les employés de Lonmin, qui sont pour plus de la moitié des migrants, ne veulent pas acheter de maisons à Marikana (…) Un sondage, réalisé en 2008 par la compagnie, démontre que 85% de ses employés veulent une location », explique enfin l’ONG.

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