Cinq bonnes raisons de suivre la CAN 2015 devant la télé

La CAN ne vous passionne pas, ni le football en général ? Il y a pourtant quelques bonnes raisons de suivre l’édition 2015, qui se tient en Guinée équatoriale, à la télé. Et si vous tombez sur un 0-0 ennuyant, ne zappez pas. Le spectacle est aussi en tribunes. 

Un fan lors d’un match de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. © Photo AP

Un fan lors d’un match de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. © Photo AP

Publié le 19 janvier 2015 Lecture : 4 minutes.

Après le refus du Maroc d’organiser la CAN 2015 en raison d’un risque de contagion de l’épidémie du virus Ebola, la Confédération africaine de football (CAF) a cherché dans l’urgence un pays "de remplacement" pour organiser la compétition. C’est finalement la Guinée équatoriale qui est devenu officiellement le pays hôte du tournoi en novembre, soit deux mois seulement avant le début de la CAN. Le risque était grand de voir une compétition tronquée par manque de préparation, mais finalement ce cru 2015 offre, pour le moment, de bonnes surprises. Jeune Afrique a répertorié cinq raisons de suivre l’événement à la télé. 

Les stades sont bondés et colorés

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La cérémonie d’ouverture de la CAN 2015 s’est déroulée dans le stade de Bata, où se tiennent les rencontres du groupe A lors du premier tour. Si le spectacle était modeste, avec quelques ballets chorégraphiques et des artistes sur scène, l’enceinte de Bata était archi-pleine avec 40 000 spectateurs, sa jauge maximale, et colorée de rouge, la couleur de la sélection de Guinée équatoriale. Un constat saisissant avec l’édition 2013 qui s’était tenue en Afrique du Sud dans des stades aux dimensions démesurées. Résultat, les gradins sonnaient creux. Pas très sexy, ni en tribunes ni à la télé. En Guinée équatoriale, la capacité des enceintes n’est pas vraiment un problème. Seules ceux de Bata (40 000 places) et de Malabo (20 000 places) sont aux normes internationales. Les deux autres villes hôtes du tournoi, Ebebiyin et Mongomo, ne possèdent que des stades d’à-peine 5 000 places. Il y a au moins un avantage à cela, les tribunes sont pleines ou presque, comme lors de Zambie-RDC ou Tunisie-Cap-Vert. Et si jamais les Équato-guinéens boudent la CAN 2015, le président Teodoro Obiang Nguema sait les convaincre, lui qui a fortement incité les entreprises locales à acheter 35 000 billets et à les distribuer gratuitement à leurs salariés. 

Il y a des buts

S’il est trop tôt pour tirer un vrai bilan, la CAN 2015 offre pour le moment un magnifique spectacle en termes de qualité de jeu et de buts. Les quatre premiers matchs de la compétition ont offert de beaux retournements de situation, notamment des égalisations en fin de jeu dans le groupe B. Et les attaques prennent pour le moment le pas sur les défenses. Les matchs sont rythmés et ouverts, et certaines sélections comme la Guinée équatoriale ou le Cap-Vert surprennent par leur qualité offensive. Dans le jeu, c’est peut-être la RDC qui a pour le moment fait la meilleure impression. Si les attaquants des Léopards, Bolasie et Mbokani, avaient converti un tiers de leurs opportunités face à la Zambie, la RDC, impressionnante dans le jeu, aurait pu gonfler un peu plus le total de buts de cette CAN (8 buts en quatre matchs) à mi-chemin de la première journée de poules. 

>> À lire aussi : CAN 2015 : Yaya Touré, Brahimi, Aubameyang…les idoles des stades

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Le gazon est bien vert

Lors de la précédente CAN organisée en 2012 par la Guinée équatoriale – avec le Gabon -, la qualité des pelouses était déplorable. Ce qui plombe évidemment la qualité du football développé par les équipes, et renvoie une image pas vraiment télégénique aux téléspectateurs africains. Cette année, les choses semblent différentes, et le gazon enraciné juste avant le début de la compétition sur les différents stades tient le coup. Résultat, les joueurs techniques peuvent exprimer pleinement leur talent et régaler le public.

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Les dribbles de Yannick Bolasie

Les immenses stars de ces dernières années, le Camerounais Samuel Eto’o et l’Ivoirien Didier Drogba, ont pris leur retraite internationale. Ce qui laisse à de nouveaux talents l’occasion de sortir de l’ombre sur les terrains de Guinée équatoriale. Et un joueur, le Congolais Yannick Bolasie qui participe à sa première CAN, nous en a déjà mis plein les yeux. Ses démarages foudroyants et ses dribbles chaloupés font déjà le bonheur de Crystal Palace depuis plusieurs saisons en Premier League anglaise. Mais Bolasie, 25 ans, avait refusé de répondre à l’appel de la RDC avant 2013. Il privilégiait alors sa progression avec son club. Cette fois-ci, il pourrait bien être la big star du tournoi. L’ailier des Léopards a déjà frappé fort face à la Zambie, en signant le but de l’égalisation et en étant élu "homme du match". Et le jeune homme est ambitieux : "Je souhaite évoluer au plus haut niveau possible. J’ai l’intention de franchir un autre palier. Je veux découvrir la Ligue des champions et la Coupe du monde", déclarait-il récemment.

Les punchlines de Claude Leroy

À l’issue du match d’ouverture de la CAN 2015 entre la Guinée équatoriale et le Congo, qu’il dirige, l’entraîneur Claude Le Roy a poussé un sacré coup de gueule contre l’organisation. "En bus pour aller au stade, ça nous a pris 65 minutes, au lieu de douze normalement, à 40°C", a-t-il déclaré en conférence de presse d’après-match. "On était dans un embouteillage, tout le monde souriait, les policiers… Ce n’est pas une excuse, mais peut-être que ça explique notre début, surtout quand on sait que les matches se jouent sur des détails. La CAF doit nous protéger, ce n’est pas possible !", a poursuivi l’entraîneur. "On peut comprendre que tout le monde veuille voir le match de la Guinée équatoriale, parce qu’elle a sauvé la compétition, mais on ne peut pas tout admettre."
Le coach du Congo, qui en est à sa 8e CAN avec une équipe africaine, est coutumier des déclarations fracassantes. En décembre, il avait déjà tapé sur le Maroc, à propos de son refus d’organiser la CAN 2015. "Je n’ai pas été convaincu par les arguments du Maroc. Je pense qu’il s’agit d’autres préoccupations, peut-être d’ordre géopolitique. Le Maroc était prêt structurellement mais pas sportivement. Je pense que par rapport aux qualités particulières de leurs voisins, ils n’ont pas voulu être les derniers de la classe. C’est ce qui a dû les inquiéter", avait-il déclaré. 

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