Fin de l’épidémie d’Ebola au Mali
Après plus quarante jours de surveillance sans cas confirmés, le Mali en a officiellement fini dimanche avec l’épidémie d’Ebola sur son territoire.
La fin de l’épidémie d’Ebola au Mali a été annoncée dimanche 18 janvier à Bamako par le ministre malien de la Santé, Ousmane Koné, et le chef de la Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) dans ce pays, le docteur Ibrahim Socé Fall. "Depuis le 6 décembre 2014, date à laquelle le dernier malade" d’Ebola traité à Bamako "a été testé négatif, aucun autre cas confirmé" n’a été enregistré au Mali, bouclant ainsi "42 jours de surveillance sans cas confirmés", ce qui permet d’y déclarer la fin de l’épidémie, a affirmé Ousmane Koné.
"Conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en la matière, la propagation" d’Ebola dans un pays "peut être déclarée terminée lorsque 42 jours se sont écoulés sans qu’aucun nouveau cas ne soit enregistré", le Mali peut en conséquence être déclaré "sorti de cet épisode d’épidémie", a pour sa part déclaré le Dr Fall.
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Troisième pays à sortir de l’épidémie
Le premier cas d’Ebola au Mali, annoncé le 23 octobre, était venu de Guinée, une fille de deux ans qui est morte le 24 octobre sans entraîner de contamination. Le virus a ensuite été réintroduit dans le pays par un autre patient en provenance de Guinée, un imam de 70 ans, qui a contaminé directement ou indirectement sept personnes, dont cinq sont mortes. Le Mali est le troisième pays d’Afrique de l’Ouest à sortir de l’épidémie, après le Sénégal le 17 octobre (cas unique, guéri) et le Nigeria le 20 octobre (20 cas dont huit morts). En Afrique centrale, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une flambée distincte d’Ebola terminée le 15 novembre (49 morts).
La Guinée, d’où est partie l’épidémie actuelle en décembre 2013, demeure un des pays les plus affectés par Ebola, avec la Sierra Leone et le Liberia. Ces trois États voisins comptent 99% des plus de 8 500 morts dues au virus. D’après l’OMS, le nombre des nouveaux cas est en nette baisse depuis août en Sierra Leone et en Guinée, et depuis juin pour le Liberia.
En Guinée, ce reflux du virus permet aux élèves et étudiants de reprendre lundi le chemin des écoles et universités avec près de quatre mois de retard. Au Liberia, les classes, fermées depuis fin juillet, doivent rouvrir le 2 février.
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"Un frein à la lutte"
À deux jours de la rentrée scolaire, le président guinéen Alpha Condé a menacé samedi d’arrestations ceux qui demeurent récalcitrants à la lutte contre Ebola en dépit des campagnes de sensibilisation et de prévention. "Nous avons longtemps communiqué mais il y a des personnes qui ne veulent pas qu’Ebola finisse. Nous avons autorisé les autorités administratives à utiliser désormais les forces de la gendarmerie et de la police pour que toute personne qui refuse d’être soignée par les médecins soit arrêtée", a déclaré le chef de l’État guinéen à Kindia (130 km au nord de Conakry), lors de l’inauguration d’un centre anti-Ebola. "Le manque de collaboration des populations à la base est un frein à la lutte. Quelle que soit la volonté des médecins, si (elles) ne collaborent pas, on ne peut pas vaincre le virus", a-t-il insisté.
Certaines communautés nient l’existence du virus et d’autres rejettent des mesures sanitaires draconiennes heurtant parfois leurs croyances et coutumes. La Guinée a enregistré plusieurs réactions hostiles, dont certaines meurtrières, à la lutte contre Ebola. Dernière en date : le 10 janvier, un policier et son chauffeur ont été tués par des habitants et leurs corps brûlés à Dar es-Salam, village de la région de Forécariah (sud-ouest), proche de la Sierra Leone. Les deux hommes ont été accusés de propager le virus après le décès soudain d’un villageois auquel ils avaient donné des calmants.
(Avec AFP)
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