Cinéma : le meurtrier et le pacifiste

Reda Kateb joue un villageois meurtrier. © Les films d’ici

Reda Kateb joue un villageois meurtrier. © Les films d’ici

Renaud de Rochebrune

Publié le 12 janvier 2015 Lecture : 1 minute.

Un homme est chargé de convoyer un prisonnier, coupable d’assassinat, jusqu’à la ville la plus proche. Loin des hommes raconte leur périple, plein de péripéties, à travers une nature désertique magnifique mais peu accueillante. Un scénario et un décor de western. Sauf que le film ne se passe pas dans l’Ouest américain mais dans celui de l’Algérie, en 1954, alors que vient de commencer la guerre d’indépendance.

Le convoyeur, Daru, n’est pas un chasseur de primes mais un instituteur européen d’origine espagnole vivant dans un lieu totalement isolé des contreforts de l’Atlas où il fait la classe aux jeunes Arabes des environs. Et c’est contre sa volonté qu’il s’est trouvé chargé de livrer Mohamed, le villageois meurtrier, aux autorités, qui ne manqueront pas, c’est certain, de le condamner à mort et de l’exécuter.

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Daru et Mohamed, aux caractères opposés, s’affronteront à de multiples occasions pendant leur marche, qui s’apparente à une fuite éperdue face à tous ceux qui, pour des raisons différentes, leur veulent du mal : les colons qui détestent l’enseignant non violent trop proche des Arabes, les cousins de Mohamed qui entendent se venger à leur manière de celui qui a tué un membre de leur famille au nom de "la loi du sang", mais aussi l’armée française qui ratisse le terrain à la recherche de "groupes de terroristes" et les maquisards encore très vulnérables du tout nouveau FLN…

L’instituteur, c’est la star américaine Viggo Mortensen. Mohamed est, lui, interprété par Reda Kateb. Parlant peu, ils s’expriment surtout par leurs regards et leurs postures, qui évoluent au fur et à mesure qu’ils se rendent compte que leurs convictions sont loin d’être incompatibles : le meurtrier, à sa manière, n’est pas moins humaniste que le pacifiste. Rien d’étonnant puisque le film est une adaptation, très libre il est vrai, d’une nouvelle d’Albert Camus.

Loin des hommes, de David Oelhoffen (sortie à Paris le 14 janvier)

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