RD Congo : la répression d’une manifestation à Beni fait un mort
La police et l’armée congolaises ont réprimé à coup de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation une manifestation qui se déroulait à Beni mercredi, dernier jour du deuil national décrété après le massacre de plusieurs civils dans la nuit du samedi 13 août dans cette ville de l’est. Un manifestant a été tué par balle, selon une source hospitalière.
Les forces de l’ordre ont chargé à 10h30 des centaines de manifestants qui évoluaient sur l’avenue Nyamwisi, la principale artère menant à la mairie de Beni, pour protester contre l’inaction des autorités face aux nombreux cas de violences qui ont fait plus de 650 morts depuis octobre 2014 dans le Nord-Kivu.
Un manifestant a été tué lors des ces heurts avec les forces de l’ordre. « Cette personne a été tuée par une balle qui est entrée par le dos sans sortir de son corps », a déclaré à l’AFP le Dr Jérémie Muhindo de l’hôpital de Beni.
« Cinq personnes blessées, dont trois par balles, ont été admises pour des soins », a ajouté le docteur Muhindo.
« Un jeune homme a été tué par un policier près de la rivière Kilokwa », a confirmé à l’AFP le président de la société civile de Beni Gilbert Kambale. Un policier a tiré à bout portant sur un jeune habillé en jeans, parce qu’il paraissait le plus actif lors de la manifestation, selon un témoin de la scène près du grand marché de Beni.
Au moins six manifestants ont été « violemment » interpellés, « jetés sans ménagement dans une jeep militaire » pour être conduits vers une destination inconnue, a constaté le correspondant de l’AFP.
La majorité présidentielle prise pour cible
Des drapeaux du parti présidentiel, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ont été brûlés, de même qu’une effigie du président Joseph Kabila au grand marché.
La dernière tuerie d’envergure a eu lieu dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août dans des quartiers nord de Beni, à la lisière du parc de Virunga, repaire des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF). 51 personnes ont trouvé la mort dans cette agression à la machette, selon la société civile de Beni. Le gouvernement, quant à lui, avance le chiffre de 42 morts.
Le Premier ministre hué
La société civile locale avait décrété Beni ville morte pour trois jours à partir de lundi. Pour clôturer le deuil, les manifestants ont noué autour de leurs têtes des étoffes avec marqué dessus « Amani » (« paix », en swahili).
En visite éclair à Beni mardi, le Premier ministre congolais Augustin Matata a été hué par la foule qui l’a appelé à la démission, accusant les autorités de n’avoir rien fait pour protéger la population contre ce danger bien identifié.
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