Municipales en Afrique du Sud : pas de coalition de l’opposition contre l’ANC à Pretoria et Johannesburg

Le principal parti d’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), a annoncé mercredi qu’il ne serait pas en mesure de former une coalition municipale dans la capitale Pretoria où il était arrivé en tête, devançant de peu l’ANC.

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Publié le 17 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Les discussions de l’Alliance démocratique (DA), un parti libéral de centre-droit, avec la formation de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF), arrivé en troisième position à Pretoria, ont échoué.

« Nous n’allons pas former de coalition ensemble », a annoncé James Selfe, député DA en charge des négociations pour les coalitions indiquant que les deux partis ont « mutuellement convenu qu’il serait problématique de gouverner ensemble en raison des larges divergences sur l’essentiel des politiques à mener ».

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La DA est arrivée en tête à Pretoria lors du vote du 3 août, avec 93 sièges (sur 214) contre 89 à l’ANC. Avec ses 25 sièges, l’EFF était en position de faiseur de roi.

La situation est similaire à Johannesburg, où l’ANC est arrivée en tête, mais sans majorité absolue, avec 121 sièges (sur 270) contre 104 pour la DA et 30 pour l’EFF.

Des alliances au cas par cas

Mercredi, Julius Malema, le leader populiste de l’EFF, a confirmé lors d’une conférence de presse que son parti ne s’engagerait dans aucune coalition.

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Il a reconnu avoir discuté avec respectivement l’ANC et la DA sans trouver d’accord. Malema avait par exemple posé comme préalable le départ du président sud-africain Jacob Zuma pour former une coalition avec l’ANC mais a essuyé un non ferme en retour.

Julius Malema a cependant expliqué que son parti voterait pour faire élire un maire DA à Pretoria et Johannesburg, expliquant que son parti était coincé entre deux diables mais que le parti libéral était un meilleur diable comparé à l’ANC.

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« L’ANC n’aura pas un seul vote venant de l’EFF », a-t-il lancé, qualifiant le parti au pouvoir d’organisation soutenant la kleptocratie.

Concrètement, si ces promesses s’appliquent ce week-end lors de l’élection des conseils municipaux, aucune majorité absolue ne devrait se dégager à Pretoria et à Johannesburg. Des maires DA seraient ainsi élus dans ces deux villes mais ne disposeraient pas de majorité absolue pour faire voter leurs décisions et devraient trouver des points d’entente au cas par cas avec l’EFF.

« Nous avons une vision commune pour l’accomplissement de certains objectifs, je suis sûr que nous pouvons travailler ensemble », assure de son côté James Selfe, de la DA, précisant avoir avec un accord avec trois autres partis pour former un gouvernement de coalition.

Une première pour l’ANC

Son parti « pourra cependant gouverner avec une majorité absolue à Nelson Mandela Bay, la sixième métropole du pays qui englobe la ville industrielle de Port Elizabeth« , a-t-il annoncé.

Avec moins de 54% des voix au niveau national et la perte de sa majorité absolue dans 5 des 6 plus grandes municipalités du pays, le parti de Nelson Mandela a enregistré son pire revers électoral depuis son arrivée au pouvoir en 1994 à la fin de l’apartheid.

Plusieurs analystes estiment que les scandales de corruption qui entourent le deuxième mandat du président Jacob Zuma sont à l’origine de ces résultats catastrophiques.

La semaine dernière, l’ANC s’est réunie pendant plusieurs jours pour essayer de comprendre les raisons de cet échec mais a exclu toute démission de Jacob Zuma.

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