Tunisie : le marathon de Youssef Chahed pour former un nouveau gouvernement se poursuit

Désigné le 3 août pour former un gouvernement d’union nationale par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, Youssef Chahed devrait annoncer la composition de son équipe la semaine prochaine.

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed au palais présidentiel à Tunis, le 3 août 2016. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed au palais présidentiel à Tunis, le 3 août 2016. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 18 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Les 15 derniers jours ont été pour Youssef Chahed, 41 ans, un véritable marathon de rencontres et de négociations pour former l’équipe gouvernementale qui l’accompagnera. 

Ancien secrétaire d’État à la Pêche puis ministre des Collectivités locales, Youssef Chahed devrait annoncer au début de la semaine prochaine la composition de son gouvernement qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour être opérationnel.

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Discrétion

En attendant, Chahed, non sans une certaine discrétion, multiplie les entretiens à Dar Dhiafa. Peu de noms filtrent et à la fois Nidaa Tounes et Ennahdha ne cachent pas leur volonté de prendre part au gouvernement. « À hauteur de notre représentativité électorale », estime Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha.

Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la République et patron de Nidaa Tounes, a assuré le 17 août sur Mosaïque FM que les portefeuilles régaliens de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères relèvent du choix du chef de l’État, faisant fi de la Constitution qui veut que que le président soit uniquement consulté pour le choix des ministres de souveraineté.

Des déclarations mal venues qui montrent les pressions partisanes exercées sur Youssef Chahed qui reste maître de ses décisions mais doit bien constater que ses marges de manœuvre sont réduites.

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Les incontournables

Le jeune chef du gouvernement devra composer avec Nidaa Tounes, Ennahdha, Afek Tounes et l’Union patriotique libre (UPL), soit les quatre partis arrivés en tête des législatives de 2014 et qui ont composé la coalition gouvernementale menée par son prédécesseur, Habib Essid. Pour pouvoir gouverner, Chahed ne semble pas avoir d’autre choix que de composer avec ces formations qui représente une majorité à l’Assemblée. Il devra trouver un juste équilibre entre Ennahdha (69 sièges) et Nidaa Tounes (61 sièges après la défection de 32 députés) mais aussi tenir compte des rivalités avec Afek Tounes et l’UPL.

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Chaque parti a soumis des candidatures à Youssef Chahed, dont 55 noms rien que pour Nidaa Tounes. D’autres se mettent sur les rangs par médias interposés. Zyad Laadheri, Secrétaire général d’Ennahdha et actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle ou Mehdi Ben Gharbia, député de l’Alliance démocratique (AD) ont fait savoir qu’ils étaient prêts à assumer la charge d’un portefeuille. Entre temps, les surenchères vont bon train et les noms les plus improbables circulent, faute d’information depuis Dar Dhiafa.

L’opposition a d’ores et déjà décliné

Les partis d’opposition ont, de leur côté, décliné toute participation au gouvernement d’union nationale. Il n’en demeure pas moins que si Youssef Chahed veut contenter tout le monde, il devra gérer une équipe trop nombreuse alors que la feuille de route connue sous le nom de « Document de Carthage » impose au gouvernement d’union nationale d’être réactif.

Les proches de Chahed tentent quant à eux de rassurer l’opinion, rappelant que seul l’intérêt guide le Premier ministre dans la composition de son gouvernement.

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